Le GSM comme porte-monnaie

Proximus, BASE et Mobistar introduiront dès cette année un standard unique pour les paiements mobiles. Mais comment déployer cette avancée?

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Un seul moyen de paiement pour les gouverner tous. Le secteur financier et les trois opérateurs de téléphonie mobile (Belgacom, BASE et Mobistar) ont annoncé il y a quelques jours travailler « main dans la main » à la création d’un nouvel instrument qui transformera (enfin) votre GSM en porte-monnaie électronique et universel, quel que soit votre opérateur. Les acteurs participant aux discussions espèrent concrétiser ce projet « dans le courant de l’année ». L’intérêt de cette avancée est limpide. « Avec le portefeuille, le téléphone portable est le seul objet que vous emportez partout avec vous », observe Pascal Poty, spécialiste du mobile à l’Agence Wallonne des Telecoms.
 
Cette solution permettra non seulement d’acquitter son parking, son ticket de bus, sa boisson ou ses achats en ligne, mais aussi de recharger votre porte-monnaie électronique sans devoir passer par un ordinateur ou des bornes de rechargement. Les opérations visées sont celles qui concernent des petits montants, plafonnés à 25 euros. Deux vecteurs sont envisagés : le SMS et la NFC (“Near Field Communication”).
 
Promue par Philips et Sony, la NFC est une technologie sans fil qui permet l’échange de données entre une étiquette et un terminal ou entre deux terminaux situés à très courte distance. Au Japon, la NFC sert déjà à la billetterie, au paiement dans les transports en commun ou au contrôle d’accès.
 
Comeos, fédération du commerce et des services en Belgique, a déjà réagi en décrivant cette annonce comme « une évolution très positive » (plus les opérations électroniques sont nombreuses, moins il y a de cash qui circule)… à condition que la solution soit praticable et intéressante pour les commerçants. « De nombreux aspects doivent encore être clarifiés : quels tarifs seront pratiqués pour le commerçant, quels appareils seront nécessaires, quels seront les coûts… », commente Dominique Michel, administrateur délégué de Comeos. « Nous souhaitons dès lors nous asseoir autour de la table pour obtenir des éclaircissements. Au final, ce sera le commerçant qui tranchera, sur la base du coût éventuel du système. »
 
On s’achemine donc vers un standard commun pour les paiements mobiles en Belgique. Mais comment le déployer concrètement dans les mois à venir? Belgacom possède déjà sa propre solution baptisée PingPing. En décembre dernier, l’opérateur historique avait en outre annoncé un partenariat avec Getyoo, startup belge spécialisée dans le NFC. Toutes les « briques » nécessaires sont donc disponibles chez l’ex-RTT. Mais Mobistar et Base accepteront-ils de monter sur une plate-forme technologique qui appartient à leur principal concurrent ? « On vit un remake du mariage entre Bancontact et Mister Cash », explique un bon connaisseur du dossier. « A l’époque, leur union avait été scellée par la naissance de Banksys comme gestionnaire de l’infrastructure globale. » Avec ou sans PingPing à bord, on attend donc avec curiosité le « modus vivendi » que vont trouver les trois protagonistes. (ODD)
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