Home/Focus/Le Focus de Bert Van Wassenhove: L’e-paper est-il encore pour aujourd’hui? Le Focus de Bert Van Wassenhove: L’e-paper est-il encore pour aujourd’hui? Imprimer le "New York Times" pendant un an coûte deux fois plus que d’offrir en cadeau un Kindle à chaque abonné, comme l’a calculé Nicholas Carlson du Silicon Alley Insider. Avec un Kindle de ce genre – le lecteur e-book assez vilain d’Amazon.com -, les abonnés pourraient télécharger chaque jour leur quotidien et l’emporter partout. Les mises à jour peuvent être importées en temps réel, les commentaires apparaissent pendant que vous lisez et vous pouvez même donner votre opinion d’un simple clic. L’environnement s’en porterait bien mieux, le consommateur recevrait un meilleur produit et ce serait tout bénéfice pour le compte de résultats des éditeurs respectifs. 2009-09-01Comment Voici quatre ans, bien avant que le monde soit submergé d’iPhones, un projet-test avait été mené en Belgique, en matière de quotidien électronique ou "e-paper". Le Tijd et Philips avaient alors collaboré avec quelques autres partenaires pour proposer aux Flamands des actualités financières et économiques par le biais d’un e-book. A l’époque, la question était encore de savoir comment relier ce type de tablette élégante à l’Internet, car l’Internet mobile était encore coûteux, alors qu’aujourd’hui, chaque salon et station-service est doté du WiFi et un abonnement 3G est abordable. Entre-temps, la technologie e-paper a fait des progrès importants et rapides. Et pourtant, les éditeurs classiques poursuivent selon leurs vieilles habitudes. Bouclage du journal tard dans la nuit, avant l’envoi à l’imprimeur, le remplissage de camions et la distribution aux libraires. Pas de flexibilité, lenteur, inefficacité et pollution, alors que les réseaux de Belgacom et Telenet sont là, ne demandant qu’à être utilisés.C’est un exemple classique de la loi de l’inertie engendrée par l’avance acquise. En Flandre, De Persgroep vient d’ouvrir une gigantesque imprimerie et les autres éditeurs tentent désespérément de trouver des manières de s’ouvrir à la vidéo et l’audio. Deux bonnes – si l’on peut utiliser ce qualificatif... – raisons d’ignorer la révolution e-paper. Une révolution qui attend que quelqu’un appuie sur le bouton de démarrage.Admettons que les gars de Google consacrent une partie minime de leur budget au concept de l’e-paper, et tous les quotidiens seraient rapidement réduits à des fournisseurs de contenu local. Les journalistes pourraient tous y avoir accès pour € 0,50 par clic, l’ensemble de la distribution des actualités seraient piloté depuis – dans le meilleur des cas – un centre de données établi dans la région de Mons.Je vois déjà le lobby des éditeurs implorer les ministres compétents: "Aidez-nous, nous devons rester indépendants", "Empêchez ces nouveaux venus d’avoir accès au contenu via des lois de copyright insensées", "L’Europe doit nous sauver", ... Mais, à moins qu’ils ne tiennent jusqu’après la crise, je crains qu’il ne soit alors trop tard. C’est le moment de regarder vers l’avenir et de prendre des décisions judicieuses, d’opter radicalement pour l’innovation, d’emprunter une nouvelle voie.Amazon a lancé entre-temps la deuxième version de son lecteur e-book et gagne lentement mais sûrement le cœur et les bibliothèques du monde des lecteurs. Je suis curieux de voir si Standaard Boekhandel va découvrir le monde numérique avant que tous les livres ne soient téléchargeables sur papier électronique. Espérons que oui. Newsletter Rejoignez gratuitement la communauté Digimedia et suivez chaque semaine l’actualité Enter your Email address