Miroir, mon beau miroir…

Les objets quotidiens ne sont plus inertes, ils communiquent. Et leur terrain de jeu, c'est Internet. Ils transmettent des informations sur leur état ou sur leur environnement : température, mouvement, niveau de lumière, … Et ces informations peuvent être analysées et associées à d'autres données pour inciter leur propriétaire à agir.

post-image-3

Ce phénomène, baptisé « l'Internet des objets », mobilise les chercheurs et les industriels. En septembre dernier, plusieurs d'entre eux se sont réunis à Amsterdam, à l'occasion des rencontres Picnic, pour en présenter des applications pratiques. Quelques jours plus tôt, des entreprises dont Cisco, Sun Microsystems et SAP ont créé l'alliance IP for Smart Objects. Son but : promouvoir les technologies d'Internet pour échanger des données entre des capteurs, des émetteurs et toutes sortes d'objets communicants.

De son côté, Violet, la société française qui a créé le lapin communicant Nabaztag, prépare le lancement de “mir:ror”, premier produit grand public qui permettra de faire communiquer n'importe quel objet. À la différence des objets électroniques, faciles à relier en réseau, les objets inertes ne peuvent communiquer qu'à l'aide d'un intermédiaire, en l’occurrence l'étiquette RFID (Radio Frequency Identification).

Il suffit d'en coller une à un objet et de le présenter au petit lecteur pour déclencher une action ou transmettre une information sur Internet. “mir:ror” ressemble à un sous-verre lumineux; relié à un ordinateur par un câble USB, il communique avec le serveur de Violet où chaque utilisateur dispose d'un compte sur lequel il programme les actions associées à chaque objet.

En pratique, l'utilisateur doit se connecter à son compte sur le site de Violet puis enregistrer chaque étiquette RFID en indiquant son identifiant unique et en lui attribuant le nom de l'objet sur lequel elle est collée. Ensuite, il ajoute les actions qui vont se déclencher à la lecture de l'étiquette : connexion à un site particulier, lancement d'une application, récupération d'informations, … Un compteur permet de savoir combien de fois et/ou à quel moment on a utilisé un objet.

Chaque objet dispose de sa propre adresse de courrier électronique, ce qui permet de lui envoyer un message, énoncé par une voix de synthèse, dès que l'objet est présenté au “mir:ror”.

Le rêve de Violet est donc de faire de l’espace physique, celui dans lequel nous vivons —nos maisons, nos bureaux, l’espace public— un endroit riche, intelligent, connecté, personnalisé et ludique. Un espace qu’on n’explore pas seulement à travers un navigateur; qu’on n’effleure pas uniquement de la pointe de la souris; qui ne nécessite pas d’apprentissage puisqu’il sait lire nos habitudes quotidiennes. Un monde qui ne monopolise pas que le regard, mais passe par d’autres perceptions sensorielles : l’ouïe, le toucher, le geste, la parole, l’odorat.

Dans les années qui viennent, ordinateurs, téléphones et consoles de jeux ne seront plus les seuls appareils de notre environnement dignes d’être intelligents et connectés. Petit à petit, imperceptiblement, notre environnement va se peupler de nouveaux types d’objets, tandis que nos objets familiers deviendront de plus en plus ouverts et communicants.

La vision de Violet est donc celle d’un espace dans lequel la plupart des objets qui nous entourent seront doués d’intelligence, capables de réagir ou d’interagir avec nous et surtout, connectés au réseau. Et Violet compte sur nous, utilisateurs pour imaginer de nouvelles fonctions…

Back to top button
Close
Close