Les 7 péchés capitaux ou les 7 façons de maximiser une campagne virale

Et si Satan était l’inventeur du Buzz marketing, des mécaniques virales, de cet incroyable potentiel dans lequel s’engouffre aujourd’hui l’ensemble des sociétés commerciales qui nous entoure ? Sommes-nous conscients des valeurs sur lesquels nous construisons nos stratégies ? Au travers de cet article, rentrons dans la zone obscure de la viralité…

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Comme le dit très justement Wikipedia, « Les sept péchés capitaux sont une notion définie par le catholicisme : ils représentent les comportements humains à éviter afin de ne pas commettre de péchés ; ils sont nommés capitaux parce que ce sont d'eux que découlent les autres. »

Le buzz et le viral marketing seraient-ils une création de Satan nous destinant à l’enfer sans aucune chance de passer par la case « purgatoire »?

Il est assez surprenant de constater que chacun de ces 7 péchés est un facteur d’amplification pour une campagne virale réussie. Aurions-nous vendu notre âme au diable sans même le savoir ? Essayons d’y voir plus clair en parcourant chacun des péchés.


1. La paresse : refus d'accomplir des tâches nécessaires.

Ahhh, cette magie de l’hypertexte qui, en un seul clic, me permet de transmettre la dernière action de marketing viral que je viens de découvrir sans même faire l’effort de me lever, de parler voire, pour certains modules viraux particulièrement bien élaborés, de faire l’effort d’y joindre un petit mot écrit de ma propre main. Bien entendu, si la visualisation de cette mécanique ou si le process pour l’envoyer à mes amis prend plus de 3 clics, je passe mon chemin.


2. L'orgueil : attribution à ses propres mérites de qualités vues comme des dons de Dieu (intelligence, etc.).

Il n’y a pas de buzz sans orgueil, sans cet ego démesuré de la nature humaine qui nous pousse à vouloir être le premier à partager une information au sein de sa communauté. La représentation la plus flagrante nous est donnée par certains bloggers, commentant et donnant leurs avis sur une info banale à la manière d’un éminent scientifique reconnu mondialement comme LE spécialiste de cette matière.
«L’orgueil est une opinion très avantageuse, le plus souvent exagérée, qu'on a de sa valeur personnelle aux dépens de la considération due à autrui, à la différence de la fierté qui n'a nul besoin de se mesurer à l'autre ni de le rabaisser. Manque ou absence d'humilité. »… Ne trouvez-vous pas à la lecture de cette définition de Wikipédia une marque de fabrique du dernier post d’un blogger influent que vous avez lu ? Mais bon, pas de buzz sans orgueil, pas/moins de buzz sans bloggers…


3. La gourmandise : ce n'est pas tant la gourmandise au sens moderne qui est blâmable que la gloutonnerie, cette dernière impliquant davantage l'idée de démesure et d'aveuglement que le mot gourmandise.

Le premier vecteur de propagation virale est l’utilisateur moyen de tous les jours. Nous sommes tous, à notre niveau, un maillon (faible ?) de cette grande structure pyramidale permettant de déverser des tonnes de buzz au travers de ces réseaux sociaux et des diverses communautés.
Cette gloutonnerie de buzz, de campagnes virales, de films viraux auquel chacun de nous se livre occupe une grande partie de notre temps (privé et professionnel) et permet d’accélérer de façon vertigineuse ce phénomène de propagation au travers d’emails, de blogs, de tweets,…


4. La luxure : plaisir sexuel recherché pour soi-même de façon immédiate.

Est-il nécessaire de s’étendre sur ce point ? Même si nous le nierons tous, même sous la torture, c’est une évidence qu’une belle blonde à forte poitrine ou qu’un apollon construit sur le même modèle que Rambo s’adressant à la gente féminine permettra sans aucun doute d’atteindre les quelques pourcents de plus recherchés en terme de statistiques de fréquentation pour une opération de marketing viral ou pour le lancement d’un buzz.


5. L'avarice : désir de posséder ou conserver plus de richesses que nécessaire.

Le coût de transmission d’un email est pour ainsi dire nul. Ceci favorise, bien entendu, cette propagation virale qui serait réduite à néant si je devais m’équiper de timbres, de papier et d’enveloppes pour chaque « communication » vers les membres de ma communauté.
Bien entendu, comme dans l’orgueil, nous retrouvons également cette notion chez nos amis bloggers qui nous montre le chemin avec cette volonté d’en avoir toujours plus (plus d’articles, plus de visiteurs, plus de commentaires,…).


6. La colère : courte folie déjà pour les Anciens, entraînant parfois des actes regrettables.
 
Au travers de cette notion de « colère », on retrouve inévitablement cette volonté de marquer son territoire, de pouvoir s'affirmer. C’est encore une de ces vertus de nos chers bloggers qui, au travers de leurs débats numériques (parfois proche des joutes oratoires stériles), permettent à la viralité de s’installer. De plus, Internet étant un environnement anxiogène, mon « ami » blogger ne peut détenir que la vérité et je prendrais donc son billet comme une certitude voir une évidence (à titre d’info, les recommandations de « personnes de confiance » (et avec Facebook et autres réseaux sociaux, nous avons de plus en plus d’ « amis » ) arrivent en 2ème position des facteurs décisifs dans la décision d’achat ou de visite de sites derrière les moteurs de recherche et la publicité classique qui se classe en 4ème position).


7. L'envie : refus de se réjouir du bonheur d'autrui, ou satisfaction de son malheur - jalousie.

Comme je le lisais sur le site e-sante.fr, chacun des péchés que nous avons parcouru a ses facettes sympathiques… sauf un. En effet, 6 de ces défauts présentent une facette pleine de plaisir.
L'avare jouit d'accumuler de l'argent, le gourmand savoure ce qu'il mange, celui qui aime la luxure profite des plaisirs du corps, le paresseux se repose avec béatitude, l'orgueilleux se pavane comme un coq, et même le coléreux est content de marquer son territoire.

Seul l'envieux n'éprouve aucun plaisir dans son défaut ! Quand il est en pleine crise d'envie, il ne se fait absolument aucun bien, il rumine, se ronge les sangs, s'auto-déprécie, jalouse, et finalement, il se fait du mal à lui-même sans se faire aucun bien en compensation !

Ce dernier péché favorise sans aucun doute la compétitivité des agences « interactives » et de leurs créatifs.
Ils passent leur temps à s’épier (le blog officiel d’une société parle pourtant rarement des actions réussies des concurrents ), s’analyser, se juger, … L’envie pousse les agences à se dépasser, à toujours vouloir faire mieux que les autres et trouver LA référence de l’année en terme de mécanique virale.


Pour équilibrer ces péchés, il existe sept vertus qui bizarrement ne font absolument pas « buzzer ». Les vertus d'origine divine, que sont la foi, l'espérance et l'amour, et les vertus d'origine humaine, que sont la justice, la prudence, la tempérance et la force ([morale], c'est-à-dire le courage), ne permettent malheureusement pas de véhiculer un buzz mais plutôt de le freiner si on en abuse.

Au risque de noircir le tableau, notre système économique actuel démontre qu’il est plus rentable de spéculer sur les vices de l'homme que sur ses besoins. La publicité dans sa globalité agit comme un facteur de corruption et véhicule la propagande des péchés capitaux afin de servir les ventes. Le marketing viral a su mettre en évidence la valeur de ces derniers et est devenu maître dans l’art de les utiliser.

Bien que les âmes qui ont baigné dans le péché soient vouées à errer en enfer, ne vous inquiétez pas car la confession et la pénitence peuvent encore vous sauver…

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