Une action collective lancée en Belgique contre X

La fondation néerlandaise SOMI (Stichting Onderzoek Marktinformatie) a déposé en Belgique une action collective à l’encontre du réseau social X, ex-Twitter. L’organisation accuse la plateforme de violations répétées de la vie privée des utilisateurs européens et d’infractions aux règles de protection des données ainsi qu’à la législation sur la consommation.

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Selon SOMI, X aurait manqué à son devoir de protection des données personnelles depuis plusieurs années. La fondation évoque notamment plusieurs fuites de données au cours desquelles des adresses électroniques et des numéros de téléphone de millions d’utilisateurs auraient circulé sur Internet. Ces incidents, loin d’être isolés, témoigneraient d’un manque structurel de sécurité au sein du réseau social.

Collecte abusive de données et publicités ciblées

SOMI reproche également à X de collecter des informations dites sensibles, telles que les opinions politiques, les convictions religieuses ou l’orientation sexuelle des utilisateurs, pour les exploiter à des fins de publicité ciblée. D’après la fondation, cette utilisation des données s’effectuerait sans consentement explicite ni transparence suffisante, en violation du Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Une modération en recul depuis la reprise par Musk

Depuis le rachat du réseau social par Elon Musk, SOMI estime que les équipes de modération ont été drastiquement réduites, entraînant une hausse notable de la visibilité de contenus haineux, discriminatoires ou trompeurs. Cette évolution irait à l’encontre de l’engagement du réseau à garantir un débat libre mais respectueux, tout en soulevant des questions sur le respect du Digital Services Act (DSA) européen.

La Belgique, terrain choisi pour faire jurisprudence

Le choix de la Belgique n’est pas anodin. Le pays dispose d’une législation robuste en matière de protection des consommateurs et applique directement le RGPD. En outre, la procédure collective permet aux utilisateurs belges de se regrouper pour faire valoir leurs droits sans avoir à engager des démarches individuelles. SOMI espère ainsi créer un précédent juridique qui pourrait inspirer d’autres actions en Europe.

Vers plus de transparence ?

La fondation affirme que cette action vise autant à obtenir réparation pour les utilisateurs qu’à contraindre X à revoir sa politique interne. Elle demande davantage de transparence sur l’usage des données personnelles et une sécurité accrue pour prévenir tout nouvel incident.

En ce moment la direction de X n’a pas réagi officiellement aux accusations. De son côté, l’autorité irlandaise de protection des données mène déjà une enquête sur d’éventuelles violations précédentes commises par le réseau social.
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