Les principales conclusions du rapport :

Le 6e rapport annuel Global Tech de Bain & Company souligne les défis à relever dans les années à venir. « Si les lois d'échelle actuelles continuent de s'appliquer, l'IA exercera une pression croissante sur les chaînes d'approvisionnement mondiales », David Crawford, président de La pratique technologique mondiale de Bain. «D'ici 2030, les responsables technologiques devront relever le défi de dépenser environ 500 milliards de dollars en dépenses d'investissement et de trouver environ 2 000 milliards de dollars de nouveaux revenus pour répondre à la demande de manière rentable. La demande en puissance de calcul IA dépassant l'efficacité des semi-conducteurs, les tendances exigent une augmentation drastique de l'alimentation électrique sur des réseaux qui n'ont pas vu leur capacité augmenter depuis des décennies. Ajoutez à cela la course à l'armement entre les pays et les principaux fournisseurs, et le potentiel de surconstruction et de sous-construction n'a jamais été aussi difficile. Il est essentiel de travailler dans les années à venir sur le potentiel d'innovation, les infrastructures, les pénuries d'approvisionnement et les gains algorithmiques."

L'IA agentique se développe à une vitesse fulgurante

Alors que la demande en puissance de calcul augmente, les entreprises leaders sont passées du test des capacités de l'IA à son exploitation, les organisations intégrant désormais cette technologie à leurs flux de travail et réalisant ainsi des gains d'EBITDA de 10% à 25% au cours des deux dernières années. Pourtant, la plupart des entreprises restent aujourd'hui bloquées dans la phase expérimentale de l'IA et se contentent de gains de productivité modestes, conclut le rapport.
   
Les entreprises à la pointe de la technologie recherchent des capacités d'IA agentielle, ce qui conduit à un rythme d'innovation sans précédent, selon le rapport. Au cours des trois à cinq prochaines années, 5 à 10% des dépenses technologiques pourraient être consacrées au développement de capacités fondamentales en matière d'IA, notamment les plateformes d'agents, les protocoles de communication, l'accès en temps réel aux données et la facilité de recherche des agents. Selon les estimations de Bain, jusqu'à la moitié des dépenses technologiques totales des entreprises pourraient être consacrées à des agents IA déployés à l'échelle de l'entreprise.

Selon le rapport, à mesure que l'IA continue de se développer, les leaders continueront à creuser leur avance sur les retardataires à quatre niveaux de maturité, notamment (1) les agents de recherche d'informations pilotés par de grands modèles linguistiques (LLM), (2) les flux de travail agentiels pour une seule tâche, (3) l'orchestration des flux de travail agentiels entre les systèmes et (4) les constellations multi-agents. Les niveaux 2 et 3 combinent capital, innovation et rapidité de mise en œuvre. Alors que l'innovation en matière d'IA se développe à un rythme effréné, les leaders creusent leur avance, tandis que les retardataires sont de plus en plus distancés.

L'IA entraîne une disruption dans le domaine du SaaS, mais c'est aux fournisseurs de SaaS qu'il revient de déterminer si cela s'applique également à eux

Les fournisseurs SaaS sont confrontés à des perturbations dues à l'émergence de l'IA générative et agentielle, mais cela ne signifie pas pour autant qu'ils deviendront obsolètes. Dans de nombreux cas, cela peut constituer un complément au marché total adressable (TAM) pour les fournisseurs SaaS. Les entreprises doivent évaluer deux caractéristiques indépendantes lorsqu'elles envisagent de tirer parti de l'IA dans leur secteur : le potentiel de l'IA à (1) automatiser les tâches des utilisateurs SaaS et (2) pénétrer les flux de travail SaaS. Les entreprises SaaS établies sont bien placées pour prendre les devants, mais cela nécessite des décisions stratégiques à haut risque, telles que l'open-sourcing sélectif ou un changement de modèle économique, et leur permettra d'acquérir une position unique, durable et influente dans le secteur. Pour rester à l'avant-garde, les fournisseurs doivent, dans un monde axé sur l'IA, être propriétaires des données, prendre les devants en matière de normes et fixer leurs prix en fonction des résultats, et non des connexions.

Les entreprises suivent de près les développements dans le domaine des ordinateurs quantiques et l'émergence des robots humanoïdes

Outre l'accélération rapide des initiatives en matière d'IA, deux phénomènes technologiques distincts se dessinent: les progrès des ordinateurs quantiques et l'émergence des robots humanoïdes.

Les ordinateurs quantiques ont le potentiel de générer jusqu'à 250 milliards de dollars de valeur marchande dans des secteurs tels que l'industrie pharmaceutique, le secteur financier, la logistique et la science des matériaux. Cela offre des opportunités qui se présenteront progressivement, mais qui ne sont pas garanties, estime Bain. Bien que le potentiel des ordinateurs quantiques soit énorme, le rapport conclut que pour exploiter pleinement le potentiel du marché, il faudra disposer d'un ordinateur pleinement opérationnel et tolérant aux erreurs à grande échelle, ce qui n'est pas près d'arriver avant plusieurs années.

Dans le même temps, l'intérêt pour les robots humanoïdes s'est accru, allant de vidéos virales à des valorisations de plusieurs milliards. À mesure que les robots humanoïdes se généralisent, leur succès commercial dépendra de la maturité de l'écosystème, et les entreprises qui les expérimentent tôt seront les mieux placées pour devenir les leaders d'une nouvelle ère de croissance. Bien que les robots fassent la une des journaux et attirent les capitaux, la plupart des implémentations en sont encore à un stade précoce et dépendent fortement de la supervision humaine, constate Bain.

Vous trouverez plus d'informations et de chiffres dans le Global Tech Report 2025.