Meta met fin à la publicité politique dans l’UE à partir d’octobre 2025

Le géant technologique Meta, maison mère de Facebook, Instagram, Threads et WhatsApp, a annoncé qu’il mettrait fin à la diffusion de publicités politiques, électorales et sociétales dans l’Union européenne à partir d’octobre 2025. Cette décision est une réponse directe à une nouvelle réglementation européenne que Meta juge trop complexe et juridiquement risquée pour continuer à proposer ce type de contenu de manière responsable.

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À partir du 10 octobre 2025, entrera en vigueur le règlement européen sur la transparence et le ciblage de la publicité politique (TTPA). Cette législation impose des obligations strictes aux plateformes numériques diffusant des contenus à caractère politique. Elles devront notamment indiquer clairement qui finance la publicité, le montant payé, le public ciblé, et s’il y a un lien avec un parti politique ou une campagne électorale. L’objectif de la Commission européenne est de renforcer la transparence à l’approche des élections et de lutter contre la désinformation en ligne.

Meta estime que ces nouvelles exigences représentent des défis opérationnels importants et une incertitude juridique considérable. L’entreprise rappelle avoir mis en place, dès 2018, des outils de transparence comme une bibliothèque d’annonces permettant de consulter toutes les publicités politiques publiées sur ses plateformes. Mais elle affirme désormais que le cadre imposé par le TTPA rend la gestion de ces campagnes trop complexe. Le risque de lourdes amendes – pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial – a pesé lourd dans la balance.

Qu’est-ce que cela change pour les utilisateurs et les annonceurs ?

Les utilisateurs des plateformes de Meta dans l’UE continueront à voir des contenus politiques ou sociétaux publiés de manière organique, c’est-à-dire non sponsorisés. Les partis politiques, les ONG ou les militants pourront toujours publier des messages, mais ceux-ci ne pourront plus être promus via de la publicité payante. Leur portée sera donc bien plus limitée, notamment sur Facebook et Instagram, où la visibilité dépend fortement de la promotion sponsorisée.

Un impact possible sur l’accès à l’information démocratique

Certains observateurs s’inquiètent des conséquences de cette décision sur l’accès des citoyens à l’information politique. Les campagnes payantes permettent en effet de toucher efficacement des électeurs ciblés, un levier crucial pour les petits partis ou les organisations à budget limité. Meta reconnaît elle-même que ce retrait est une décision difficile mais nécessaire. L’entreprise alerte également sur le risque d’un appauvrissement du débat public sur ses plateformes.

Google avait déjà ouvert la voie

Meta n’est pas la première grande entreprise technologique à prendre ses distances avec la publicité politique en Europe. En novembre 2024, Google avait déjà annoncé une mesure similaire, invoquant les mêmes raisons : la complexité réglementaire et les incertitudes juridiques liées à la nouvelle législation européenne.
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