Des mesures demandées contre Temu et Shein

Les grandes enseignes commerciales belges tirent la sonnette d’alarme face à une concurrence qu’elles jugent inéquitable. Dans une lettre ouverte adressée aux autorités belges et européennes, 70 entreprises affiliées à Comeos, la Fédération belge du commerce et des services, dénoncent les pratiques de plateformes asiatiques comme Temu et Shein. Selon elles, ces géants du commerce en ligne contournent les règles européennes en matière de protection des consommateurs et de respect de l’environnement.

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Un flux de colis qui échappe aux contrôles

Chaque jour, environ 2,5 millions de colis provenant de l’extérieur de l’Europe, en majorité de Chine, arrivent en Belgique. Ce volume pourrait atteindre 1 milliard d’unités en 2024, soit le double de l'année précédente. Malgré cette croissance fulgurante, seulement 0,005 % des colis sont contrôlés, alors que les commerçants européens subissent des inspections régulières, parfois hebdomadaires.

Cette situation est jugée dangereuse : selon les données d’inspection, un produit sur trois vendu sur ces plateformes ne respecte pas les normes CE européennes, mettant en péril la santé publique et fragilisant l’économie locale.

Les revendications des commerçants

Pour rétablir une concurrence équitable, les signataires de la lettre – parmi lesquels des enseignes renommées comme Carrefour, Delhaize, Fnac/Vanden Borre, ainsi que des géants du commerce en ligne comme Amazon et Bol – formulent plusieurs propositions concrètes :

  1. Renforcer les contrôles douaniers grâce à une approche basée sur l’analyse des risques.
  2. Appliquer des droits de douane sur tous les colis, y compris ceux de moins de 150 euros, actuellement exonérés en vertu des règles européennes.
  3. Créer un Passeport de Produit Digital européen pour tracer les produits et retirer ceux qui ne respectent pas les normes.
  4. Améliorer la coopération entre les États membres pour partager efficacement les données douanières.
  5. Appliquer rigoureusement le Digital Services Act (DSA) et le Digital Markets Act (DMA) pour mieux encadrer les grandes plateformes technologiques.

Le besoin urgent d’équité commerciale

Les entreprises estiment que les plateformes asiatiques profitent d’un traitement préférentiel. Elles bénéficient d'exemptions et échappent souvent aux réglementations européennes strictes, ce qui fausse les règles du jeu pour les commerçants locaux.

En instaurant ces mesures, les enseignes espèrent non seulement protéger les consommateurs contre des produits non conformes, mais aussi renforcer la compétitivité des acteurs européens sur le marché numérique.

Une question de survie pour le secteur

À travers cet appel, les enseignes locales alertent : sans intervention rapide, le commerce européen pourrait être gravement affaibli face à l’expansion massive de ces géants asiatiques. Les décideurs politiques sont appelés à agir pour rétablir un environnement concurrentiel équilibré et durable.

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