Temu sous la loupe de la Commission européenne

La Commission européenne avait exigé de Temu, plateforme e-commerce chinoise, un rapport détaillant les risques liés à ses services et les mesures mises en place pour les atténuer. Le délai de quatre mois est désormais écoulé, et Temu a transmis cette semaine son analyse des risques. Selon un porte-parole de la Commission, contacté par L'Echo, "Nos services vont à présent analyser ce rapport et demander, si nécessaire, des précisions ou des ajustements". Il a également été précisé que cette analyse serait rendue publique d’ici douze mois.

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Transparence et produits illicites au centre des préoccupations

En parallèle, la Commission européenne a déjà interrogé Temu sur plusieurs points clés, dont la transparence de sa publicité ainsi que la présence de produits illicites sur sa plateforme. Cette vigilance accrue s'explique par les méthodes commerciales controversées de la plateforme.

Des pratiques commerciales agressives qui soulèvent des inquiétudes

Temu est particulièrement surveillée pour ses pratiques de vente jugées agressives. La plateforme utilise des stratégies de gamification pour encourager une consommation excessive, propose des prix très bas et s’appuie sur des techniques marketing intensives. À cela s’ajoutent des préoccupations concernant l’utilisation floue des données personnelles, un manque de transparence sur ses systèmes de recommandation, des avis trompeurs sur les produits, ainsi que des problèmes de sécurité liés à certains articles en vente.

Cette situation a poussé le Beuc, le lobby européen des associations de consommateurs, à déposer une plainte formelle contre Temu le 15 mai dernier. Récemment, six pays de l'UE ont également réclamé une action plus ferme de la Commission face à l'arrivée massive de colis, notamment via Temu, qui ne respectent pas les normes européennes.

Engagement ou promesses non tenues ?

Temu avait affirmé en juin, en réponse à une sollicitation de L'Echo, qu'elle s’engageait à respecter les lois et régulations en vigueur sur les marchés où elle opère. La Commission va désormais évaluer la véracité de ces déclarations. Pour l’heure, aucune enquête formelle n’a été ouverte. Toutefois, si des infractions sont constatées, Temu, comme d’autres grandes plateformes, s'expose à des amendes pouvant atteindre 6 % de son chiffre d’affaires mondial.

Contacté par L'Echo, Temu n’avait pas encore réagi au moment de la publication de cet article.

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