Les chefs d’entreprise belges se méfient de l’IA

Une enquête récente de Workday révèle le scepticisme des chefs d’entreprise à l’égard de l’IA. Une méfiance beaucoup plus importante en Belgique que dans le reste du monde. Les résultats chiffrés de l’enquête sont interpellant

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Les résultats belges de l’enquête internationale « Closing the AI trust gap » montrent que la régularisation et le scepticisme à l’égard de l’intelligence artificielle sont bien plus importants en Belgique que dans le reste du monde. 

L’enquête réalisée par l’entreprise spécialisée dans les ressources humaines, Workday, indique que la moitié des responsables interrogés estiment que les organisations ne sont pas capables de réguler par elles-mêmes l’utilisation de l’IA. Beaucoup doutent en outre de l’impact positif de l’IA sur le marché du travail. 

L’étude mondiale « Closing the AI trust gap » constitue l’un des premiers sondages invitant des dirigeants à donner leur avis sur l’influence de l’IA au sein des organisations. Les résultats chiffrés pour la Belgique ont de quoi interpeller :

  • 50% des dirigeants belges interrogés estiment qu’on ne peut pas faire confiance aux organisations pour qu’elles régulent entièrement l’utilisation de l’IA en interne
  • 1 personne sur 3 a déclaré que son organisation participait actuellement à la régulation de l’IA au niveau sectoriel, national ou international.
  • 30% des dirigeants ont admis que leur entreprise n’avait pas d’approche claire pour limiter les risques liés à l’IA.
  • 43% pensent que l’IA créera moins d’emplois qu’elle n’en supprimera.
  • 7% ont affirmé que leur organisation ne faisait actuellement rien pour garantir une approche fiable et responsable de l’IA, soit plus du double de la moyenne mondiale de 3%.


Méfiance et scepticisme

Le manque de confiance envers les applications basées sur l’IA au sein des entreprises est particulièrement élevé en Belgique. La moitié des dirigeants ne croient pas en l’autorégulation. 

Seuls deux pays européens ont obtenu un score plus élevé que le nôtre en termes de méfiance : le Luxembourg et la Suisse. La Belgique dénombre en outre le plus grand nombre d’organisations travaillant activement à une régularisation. Les dirigeants belges sont très sceptiques quant à l’impact de l’IA. Aucun autre pays européen couvert par l’enquête ne compte autant de dirigeants estimant que les risques de l’IA ne sont pas suffisamment pris en compte et craignant que l’IA n’entraîne encore plus de pertes d’emplois.

« Ces chiffres montrent que les entreprises ont encore un long chemin à parcourir en termes d’adoption des applications d’IA », déclare Dorien Roes, Country Manager Belux chez Workday. 

« Les dirigeants restent réticents à son égard. Les modèles d’IA sont souvent des boîtes noires dont les algorithmes sous-jacents restent inconnus. En travaillant avec des applications transparentes et en formulant elles-mêmes la réglementation et les consignes nécessaires, les entreprises pourraient clarifier le fonctionnement et l’utilisation des applications d’IA, et contribuer ainsi à réduire la méfiance envers celles-ci. Les dirigeants devront en outre s’informer davantage au sujet de cette technologie pour se défaire de la peur de l’inconnu. Mais la nature complexe de l’IA incite naturellement les dirigeants à privilégier la réglementation. »

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