« Chips Act », le Master Plan européen pour accélérer la transition numérique verte

La Commission européenne a dégainé son "Chips Act", une série de mesures cruciales pour soutenir la transformation numérique et "verte" de nos économies dans les prochaines décennies. Et alloué un fond de soutien aux startups et scale-ups destiné à rendre l'Europe plus résiliante en matière d'approvisionnement des semi-conducteurs.

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Fumée blanche au-dessus du Berlaymont ! La Commission européenne a présenté son "European Chips Act", une série de mesures destinées à redorer le blason de l'industrie des semi-conducteurs, notamment grâce à une enveloppe à dépenser en investissements industriels. 

Les nouvelles mesures de relance partent d’un constat : l'industrie a été confrontée à d'importantes pénuries de puces dans l'automobile, les TIC et pratiquement tous les secteurs durant la pandémie. 
Si l'Europe n'est pas en reste dans le domaine de la R&D, elle manque cruellement d'usines modernes pour produire des semi-conducteurs.

La législation sur les semi-conducteurs vise ainsi à quadrupler la production européenne de puces, et à passer ainsi d’une part de marché de 8 % actuellement à 20 % en 2030. En outre 12 milliards d'euros d'investissements supplémentaires ont été promis d'ici 2030. Et ce, en plus des 30 milliards déjà prévus dans divers programmes d'investissement tels que NextGenerationEU et Horizon Europe. 

Le "Chips Act" vise également à rendre l'écosystème européen des semi-conducteurs et donc l'ensemble de l'industrie plus compétitifs en développant des produits innovants pour les citoyens européens.

Concrètement, il s'agira d'allouer quelque 11 milliards d'euros à la recherche, la conception et l'expansion des capacités de production d'ici à 2030. Tandis qu’un fond de 2 milliards d'euros sera aussi créé pour les startups, les scale-ups et autres compagnies de la chaine d'approvisionnement du semiconducteur.

De son côté, la Belgique dispose d'un atout de classe mondiale en matière d’investissement avec l’institut de recherche inter-universitaire flamand en micro-électronique IMEC (situé à Louvain) qui emploie environ 3.500 personnes de 75 nationalités.
La nouvelle législation sur les semi-conducteurs constitue une excellente opportunité de créer, en collaboration avec imec, un écosystème industriel de premier plan réunissant talents, technologies et applications. 

Ensemble, l’écosystème a développé au cours des 10 dernières années un tissu industriel d’entreprises et de scale-ups concevant des puces, parmi lesquelles AnSem, BlueICe, easics, OnSemi, ICsense, Luceda Photonics, Silex Insight, Sofics, TUSK IC, etc. 
De plus la Belgique peut compter sur des acteurs industriels puissants dans le secteur des télécommunications avec Ericsson, Nokia et Bell Labs et dans celui de l'automobile avec, entre autres, Melexis et les principaux équipementiers Volvo et Audi. 

Le Chip Act peut ainsi déboucher sur la création de grande valeur grâce au co-développement et à l'alignement de la recherche technologique, de la conception des puces et de l'intégration des applications dans des secteurs tels que les technologies de la santé, les biotechnologies, les TIC et les télécommunications, l'automobile, etc. 
A condition toutefois que les entreprises, les institutions de la connaissance et les pouvoirs publics s’engagent dans une intense collaboration.

Mais surtout, le Chip Act ne peut aboutir que s'il y a suffisamment de talents, dans les dix prochaines années, pour convertir les investissements en valeur ajoutée. 
Le principal défi auquel le secteur technologique devra faire face est l'énorme pénurie de talents disponibles. 

L’association Agoria appelle à ce titre les autorités à accélérer la formation et le recyclage, à attirer des talents étrangers et à créer des conditions socio-économiques favorables à l’investissement, comme le maintien de la déduction du précompte professionnel pour les activités de recherche et développement. 

Car si nous ne disposons pas de suffisamment de talents, la législation sur les semi-conducteurs risque de rester lettre morte pour notre pays. 


 
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