TeleSign, la future licorne 100% belge à Silicon Valley

La scale-up californienne, spécialiste de l'authentification, est devenue 100% belge depuis le rachat de BICS par Proximus. Guillaume Boutin espère voir son investissement devenir la prochaine licorne belge.

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Proximus a mis fin aux doutes de l'été dernier sur l'avenir de sa filiale en rachetant l'ensemble des actions de BICS il y a quelques semaines. La transaction de 217 millions d'euros a permis à l'opérateur belge de prendre le contrôle total du spécialiste mondial du roaming. Il s’agit d’un coup de maitre car l'opération financière a aussi permis de récupérer l'actionnariat global de TeleSign, beaucoup plus discret. Fondée en 2005, l’entreprise est rapidement devenue l'un des spécialistes de l'authentification sur la toile. Rachetée pour 230 millions de dollars par BICS en 2017, la société n'est pas vraiment la plus connue du portefeuille de Proximus, probablement parce qu'elle est installée en Californie - lieu de référence pour les start-ups et le monde de la tech.

Ambition américaine

Avec cette telle localisation, il est presque impossible de ne pas penser aux entreprises voisines, devenues des références. Et apparemment, Guillaume Boutin, CEO de Proximus, a les mêmes ambitions pour TeleSign : « l’ambition est d'en faire une licorne (une entreprise tech non cotée et valorisée à plus d'un milliard d'euros) et nous allons y parvenir », précise-t-il sans détour.

TeleSign est aujourd'hui l'un des leaders mondiaux sur le marché de la vérification, avec la double authentification qui est l’un de ses produits phares. Ce système de sécurité demande à l'utilisateur, lors d'une connexion à un de ses comptes, d'entrer une seconde vérification en plus de son mot de passe classique. La vérification la plus connue est un code SMS, envoyé sur le téléphone. Une opération banale, mais de plus en plus courante et qui montre l'engouement pour la technologie. Ce qui démontre donc l'importance de son marché.

Licorne le plus vite possible

Du côté des chiffres, TeleSign se porte plutôt bien. À l'époque du rachat, le chiffre d'affaires annuel indiquait quelque 100 millions de dollars. "La croissance est de 30% avec pour l'année dernière des revenus au-delà des 300 millions de dollars", souligne Joe Burton, le CEO de TeleSign, arrivé en février, au moment du changement dans l'actionnariat. Aujourd'hui, l'entreprise est rentable et compte plus de 400 travailleurs, essentiellement installés sur la côte ouest américaine et en Europe de l'Est.

Joe Burton partage l’avis de son unique actionnaire. "Je suis absolument d'accord avec Guillaume Boutin. L'objectif est clairement de devenir une licorne le plus rapidement possible et nous mettrons tout en œuvre pour y parvenir", souligne-t-il. Le CEO de TeleSign répond désormais directement à Guillaume Boutin et non plus à BICS comme c'était le cas avant. Une preuve supplémentaire de tous les espoirs que met le CEO de l'opérateur dans cette société en pleine croissance. "Avec ce mouvement dans l'actionnariat, l'entreprise a totalement récupéré son agilité", affirme-t-il. "Les ambitions sont différentes. Nous sommes passés d'une stratégie d'actionnaires portée d'abord sur les résultats financiers à la volonté de vraiment faire grandir l'entreprise", explique Guillaume Boutin.

Gérer l’immense croissance

Joe Burton semble avoir le profil idéal pour cette mission. Il a remplacé Ryan Disraeli, l'un des trois cofondateurs de TeleSign qui avait repris la direction en 2019. Passé durant dix ans chez Poly, Joe Burton a fait de cette société un géant de la visioconférence. "TeleSign est dans une phase de très forte croissance. Le challenge sera de parvenir à suivre avec toutes les contraintes que cela entraine au niveau de la gestion de personnel, des clients, du développement de produit… Ce sont des challenges importants quand on sait que nos revenus ne se chiffreront, on l'espère, bientôt plus en centaines de millions, mais en milliards."

L'opérateur belge et semi-public se lance dans le monde de la tech américaine. Un choix qui peut surprendre pour un télécom qui tire la majorité de ses revenus sur le marché belge et dont l'actionnaire principal est public. Mais Guillaume Boutin pense différemment : "J'ai le soutien total du board. Avec cette collaboration, nos deux entreprises peuvent chacune profiter de l'expertise de l'autre. Ce genre de diversification rentre aussi clairement dans notre politique visant à devenir une entreprise de software." Confirmant une fois de plus l'évolution de l'opérateur.

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