La banque de 2021 se modernise aussi bien sous la forme d’une agence que sous forme d’app. L’interface mobile est aujourd’hui un outil indispensable dont les banques ont besoin pour se développer et sur lequel elles jouent toujours davantage pour se différencier. En Belgique, les pionnières sont Belfius et KBC, mais les autres essayent également de se démarquer.

Argenta a annoncé ce mercredi la conclusion d’un partenariat avec Cake, la fintech lancée par Davy Kestens, déjà fondateur de Sparkcentral. La solution de cashback sera automatiquement intégrée à l’application Argenta dès cet été. Elle permettra à ses clients de récupérer de petits montants lors de leurs achats chez une cinquantaine de partenaires comme, par exemple, Foodmaker, Ava, Lukoil ou encore Torfs. "Nos quelque 45.000 utilisateurs récupèrent en moyenne un montant de 11 euros par an, mais il y a de grosses disparités", détaille Davy Kestens. Les clients les plus actifs peuvent engranger plus de 1.000 euros sur un an.

Activités historiques

"L’an passé, l’usage de notre app a augmenté de 20% pour atteindre les 560.000 utilisateurs", précise Marc Lauwers, le CEO d’Argenta. "Nous voulons nous orienter vers l’open banking, mais en restant concentrés sur nos activités historiques. Nous n’allons pas proposer du football sur notre app, par exemple", indique-t-il en faisant un clin d’oeil à KBC.

L’été dernier, le bancassureur avait en effet surpris le marché en annonçant le rachat d’un lot de droits télévisuels de la Pro League. KBC a opté pour un modèle proposant un grand choix de services, n’étant parfois même pas liés aux activités bancaires ou d’assurances. Belfius a également choisi plusieurs fonctionnalités et partenariats exclusifs avec Immovlan ou Proximus au sein de la coentreprise Banx. BNP Paribas Fortis a de son côté développé une offre en termes de mobilité, tandis qu’ING propose également un système de cashback à ses clients.

Dividende de données

Argenta, cinquième banque de Belgique, a décidé de prendre cette direction et réfléchie déjà à d’autres solutions au bénéfice de ses clients. Parmi celles-ci pourrait figurer l’idée d’un dividende de données, dont jouissent déjà les utilisateurs de Cake. "Contrairement à Facebook, nous pensons que le client doit également gagner de l’argent quand il met ses données à disposition de tiers. C’est pourquoi chaque mois nous versons la moitié des revenus générés par ces données à nos utilisateurs", souligne Davy Kestens.

Néanmoins, cette formule ne sera pour l’instant pas appliquée chez Argenta. "Nous voulons d’abord que nos clients aient confiance dans les autres services disponibles. Nous n’entreprendrons jamais rien avec leurs données sans qu’ils aient été parfaitement informés et qu’ils aient donné leur consentement. Celles-ci seront toujours agrégées et traitées de manière anonymisée", explique Marc Lauwers. En incorporant les cashbacks Cake dans son app, Argenta prétend d’abord fidéliser sa clientèle existante avant d’en attirer une nouvelle.

Ambitions internationales

Pour Cake, cet accord non exclusif avec Argenta et ses 1,27 millions de clients belges est une sacrée réussite. La fintech espère séduire encore d’autres institutions et a même l’étranger en ligne de mire, "mais aucun accord n’est encore conclu", souligne Davy Kestens.

Pour financer ses ambitions, Argenta a octroyé un prêt convertible d’un million et demi d’euros à la startup. Le bancassureur aura ainsi la possibilité d’entrer dans le capital de Cake lors de la prochaine levée de fonds.