Alors que les plateformes de streaming telles que Netflix et Disney+ connaissent un franc succès, la RTBF souhaite propulser Auvio, son outil maison, à travers de nouveaux partenariats. Sooner, la plateforme de cinéma payante, lancée discrètement cet été et qui propose 1600 films pour 8€ par mois, sera bientôt largement mise en avant. Les archives de la Sonuma (filiale de la RTBF), qui ont connues un grand succès cet été seront renforcées, et des fictions de Radio Canada seront proposées. Ces partenariats s’ajoutent à ceux concrétisés en 2019 avec AB et Arte. Cet automne, 70 documentaires inédits et une dizaine de séries en VO, également inédites, seront encore ajoutés. Du côté technique, Auvio sera également disponible sur les smart TV Android, et non plus que sur Chromecast.

Plateforme hybride

Auvio est une plateforme hybride puisqu’elle propose des contenus gratuits et payants, de la télé de rattrapage, des directs et des contenus inédits. Ces derniers connaissent de plus en plus de succès car, comme le souligne Marc Janssen, directeur des fictions à la RTBF, « Auvio nous permet de toucher tous les publics comme l’impose notre contrat de gestion, y compris ceux qui ne regardent pas ou plus la télé. » Il ajoute également : « les amateurs de séries aussi : nous avons enregistré plus de 1,5 million de visions depuis le lancement du series corner ». Par rapport au contenu payant, Xavier Huberland, responsable du pôle médias, souligne qu’« il n’y a aucune volonté de rendre Auvio payant, nous allons toucher une commission sur les abonnements à Sooner souscrits via Auvio, mais l’objectif est surtout d’élargir l’offre ». Néanmoins, la RTBF compte tout de même rendre des contenus culturels payants sous forme d’abonnements dont les revenus reviendraient au secteur, conformément au plan Restart de soutien à la culture.

La dotation et la publicité permettront à Auvio d’assurer la gratuité de ces services. Ceci-dit, la publicité n’a pas encore apporté les résultats espérés. Les chiffres sont bons tout de même : 3,6 millions de comptes, un million d’internautes par mois, 122 000 par jour, une audience plus jeune que les téléspectateurs, une croissance de 20% de l’usage pendant le confinement, suivie d’une baisse juste après à cause du manque de contenus disponibles (sport, fiction), et puis à nouveau d’une hausse en août. L’enregistrement des utilisateurs permet de diffuser de la pub ciblée. Xavier Huberland explique toutefois que « la monétisation du digital ne compense pas la baisse du linéaire. Nous devons donc faire des arbitrages budgétaires, mais on ne peut pas rater le train du non linéaire, nous devons continuer à investir car la demande est là. »  Il faut aussi, encore et toujours, faire face aux géants américains du streaming.