Paiement sans contact : la Belgique enfin sur les rails ?

La Belgique enregistre l’une des plus grandes croissances en Europe (363%), preuve que la technologie gagne du terrain

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Avec le récent lancement de la première montre permettant le paiement dans notre pays, la Belgique a atteint un nouveau jalon en termes d’innovation sans contact. Fort est à parier que ce type d’initiative permettra de booster l’utilisation de la technologie, qui représente aujourd’hui 4% des transactions enregistrées sur le réseau. Prisée pour sa commodité, cette technologie s’est rapidement imposée dans les habitudes des consommateurs. En Europe, continent leader, près d’une transaction sur deux (47%) s’effectue désormais sans contact. Mastercard, acteur clé du paiement, compare, sur la base de son réseau mondial, l’évolution de notre pays par rapport à ses voisins afin de comprendre son retard et tenter de répondre à la question qui est sur toutes les lèvres : quand le paiement sans contact décollera-t-il en Belgique ?

Le paiement sans contact : pas encore un réflexe pour le Belge…

En Belgique, selon les estimations de Mastercard, 38% des cartes de débit et 85% des terminaux sont actuellement équipés de la technologie NFC. D’ici 2020, on estime que la grande majorité des consommateurs seront dans la mesure de payer avec leur carte de contact chez le commerçant de leur choix. L’infrastructure semble donc favorable à l’adoption du sans contact. Pourtant, le Belge semble frileux face au fameux « Tap and Go », tel qu’on le surnomme au Royaume-Uni. En effet, Mastercard enregistre 4% de transactions sans contact sur l’ensemble des transactions électroniques en Belgique d’octobre 2017 à octobre 2018. En un an, le sans contact a progressé 363%. Une belle performance, qui ne permet toutefois pas encore à la Belgique de rattraper son retard sur ses voisins européens.

…mais bien pour les Européens 

En Europe, les champions incontestables du sans contact sont les pays de l’Est, la République Tchèque se hissant championne toutes catégories avec 93% de transactions sans contact en magasin. Lancé il y a 20 ans dans ce pays, le sans contact fait désormais partie intégrante du quotidien des Tchèques, mais aussi des Géorgiens, Polonais ou encore des Hongrois, où la technologique représente respectivement 89%, 83% et 82% de toutes les transactions en points de vente.

Si nos voisins frontaliers n’atteignent pas les mêmes scores que les pays d’Europe de l’Est, ils font tout de même figure de bons élèves. Cette année, la France enregistre 25% de transactions sans contact en magasin. Les Pays-Bas doublent quant à eux ce chiffre (51%) et dépassent par conséquent la moyenne européenne (47%). Par ailleurs, 44% des transactions sans contact aux Pays-Bas sont effectuées pour des montants inférieurs à 10€, pour seulement 25% en Belgique.

 « La progression du sans contact a par ailleurs un impact direct sur la fréquence d’utilisation du paiement électronique plutôt que le cash. D’après nos données, plus le consommateur est fervent du sans contact, et plus il utilisera sa carte afin d’effectuer des paiements, qu’ils soient sans contact ou pas. C’est ce que l’on remarque aux Pays-Bas, où le ticket moyen par carte de débit est de 25€, contre 41€ en Belgique, où le cash reste important », explique Henri Dewaerheijd, Country Manager BeLux Mastercard.

Populaire pour le transport, au supermarché et au distributeur de boissons 

Si le paiement sans contact s’est tant imposé auprès de nos compatriotes européens, c’est grâce à sa rapidité et sa praticité. Ne nécessitant pas de code pour des montants inférieurs à 25€, le sans contact est synonyme de gain de temps pour le commerçant et de commodité pour le porteur de carte. D’après les transactions enregistrées par Mastercard en 2018, les secteurs du transport (27%) – qui comprend les péages et les superettes des aires d’autoroute, des supermarchés (25%) et des distributeurs de boissons (22%) sont ceux pour lesquels le paiement sans contact est le plus utilisé.

Malgré la progression du sans contact en Belgique, il est intéressant de noter que les chiffres ne sont pas encore représentatifs des habitudes de consommation des Belges, comme c’est le cas aux Pays-Bas. Les Néerlandais utilisent en effet le paiement sans contact principalement pour faire leurs courses (76%), régler les péages et autres stations essence n’arrivant qu’en deuxième position avec 11% des transactions sans contact, preuve que cette technologie fait désormais partie de leur quotidien.

Pour Arjan Bol, Country Manager Mastercard aux Pays-Bas, l’aspect sécurité a joué un rôle décisif dans cette évolution: « Avant la rapidité et la facilité d'utilisation, c’est la sécurité qui est l’élément clé pour rassurer le consommateur et le convaincre d’adopter ce nouveau mode de paiement. C’est ce que nous avons constaté aux Pays-Bas depuis son lancement. Aujourd’hui, la croissance établie des paiements sans contact aux Pays-Bas témoigne d'une confiance accrue dans la technologie sans contact. »

Les mythes autour de la sécurité du sans contact 

En Belgique également, la perception des consommateurs vis-à-vis de la sécurité du paiement sans contact joue un rôle essentiel. Beaucoup de mythes se sont construits ces dernières années, comme la crainte selon laquelle un individu pourrait effectuer une transaction sans votre autorisation en approchant simplement un terminal de paiement.

« Pour que ce soit possible, le fraudeur devrait tout d’abord obtenir un terminal de paiement, et donc obligatoirement s’enregistrer comme commerçant. En cas de fraude, il serait donc directement identifié. Par ailleurs, pour que la transaction s’opère, le terminal devrait être à moins de 4 cm de la carte de paiement, ce qui rend la manœuvre plus compliquée. De plus, le paiement sans contact est assorti d’une série de mesures de sécurité qui lui sont propres, comme la demande de PIN pour les achats supérieurs à 25€ ainsi que de manière aléatoire pour confirmer votre identité. Enfin, si malgré toutes ces mesures de sécurité, une transaction été effectuée sans être autorisée, le porteur de carte est protégé s’il a fait preuve de prudence et qu’il a rapidement contacté CardStop. Il est donc toujours plus sécurisé de payer avec sa carte qu’avec du cash », explique Henri Dewaerheijd, Country Manager Mastercard BeLux.

La Belgique n’a pas raté le train de la tokenisation

Si le Belge n’a pas encore pris le réflexe de payer sans contact au moyen de sa carte de banque, le train de la tokenisation est définitivement en marche dans notre pays. En effet, le lancement récent de la première montre permettant de faire des paiements permet à la Belgique de se hisser parmi les pionniers en Europe. Cette innovation, comme tout autre objet de paiement connecté, est totalement sécurisée grâce à la tokenisation, une technologie qui permet de protéger le numéro de carte des consommateurs en toutes circonstances :

 « En couplant sa carte de banque à son appareil connecté, le consommateur digitalise sa carte de banque, créant un token (équivalent à un code) virtuel unique. Lors d’une transaction, c’est ce token qui transite vers la banque de l’acquéreur, et non les données personnelles relatives à la carte du consommateur. Grâce à cette technologie, le commerçant ou sa banque n’ont jamais accès au numéro de carte réel du détenteur et c’est donc extrêmement sécurisé », poursuit Henri Dewaerheijd.

Pratiquement déclinable à l’infini, la tokenisation promet de belles innovations dans les années à venir, qui simplifieront toujours plus la vie du consommateur tout en maintenant un niveau de sécurité accru. Payer au moyen de sa voiture n’est donc pas un rêve si lointain, pour autant que le Belge adopte le réflexe du sans contact.

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