Quand les entreprises digitales débauchent les talents bancaires

Trois employés de rang intermédiaire de Goldman Sachs à San Francisco ont quitté la banque d'investissement pour rejoindre Uber Technologies ces derniers mois. Cela illustre une tendance de fond profitant aux start-ups de la Silicon Valley au détriment des banques de Wall Street.

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Uber, spécialiste des véhicules de tourisme avec chauffeur, a déjà débauché par le passé des responsables de la branche consacrée aux entreprises technologiques chez Goldman Sachs, dont son directeur financier Gautam Gupta ou la responsable du développement Cameron Poetzscher.

Ce genre de recrues permet de développer la stratégie de l'entreprise et de gérer les transactions financières telles que les levées de capitaux, dont elles pouvaient précédemment s'occuper en tant que banquiers quand elles étaient de l'autre côté de la barrière.

Uber est en pleine expansion et compte désormais environ 5.000 employés contre seulement 550 début 2014.

Actuellement valorisée environ 51 milliards de dollars (48 milliards d'euros), l'entreprise a évoqué en août une introduction en Bourse dans un délai de 18 à 24 mois. Elle a déjà levé 7,4 milliards de dollars de capitaux lors de plusieurs tours de table avec des investisseurs et elle est la plus grande "licorne (unicorn)", le terme désignant les start-ups valorisées au moins un milliard de dollars et non cotées en Bourse.

Plus généralement, les données manquent pour évaluer précisément un éventuel exode des banques vers les entreprises des nouvelles technologies. Certains cas semblent toutefois emblématiques, comme le passage de Ruth Porat, la directrice financière de Morgan Stanley, chez Alphabet, la holding de Google, ou le départ de Michael Evans, ancien vice-président et responsable de l'Asie chez Goldman, devenu président du géant chinois du commerce en ligne Alibaba.

Au-delà du cadre de vie et de l'ambiance de travail, si les banquiers acceptent des baisses de salaires pour rejoindre la Silicon Valley, c'est qu'ils se laissent séduire par la perspective de rejoindre des entreprises en forte croissance offrant la promesse de rémunérations en actions ou en stock-options susceptibles de largement compenser à terme la perte de revenus initiale.

Ainsi, d'après la Harvard Business School, 20% de ses diplômés de la promotion 2015 sont partis vers des entreprises technologiques. Ils n'étaient que 11% en 2011.

(avec Reuters)

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