Nokia Siemens Networks met les opérateurs en garde

Nos infrastructures  télécom pourront-elle encore longtemps supporter le flot des données mobiles ? Kai Sahala, Head of Mobile Broadband Marketing chez Nokia Siemens Networks, estime que le secteur de la téléphonie mobile doit prendre des mesures pour assurer l’avenir promis au smartphone. Et, pour cela, souligne l’urgence qu’il y a à vérifier l’aptitude des réseaux. Même en Belgique ?

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Notre territoire est loin d’être le champion du transfert de données mobiles, mais un consommateur belge sur quatre utilise déjà un smartphone. Et, à en croire Nokia Siemens Network, les opérateurs subissent une pression croissante pour prendre en compte les effets cachés de la signalisation du réseau face à la croissance de leurs activités mobiles.
Selon le fournisseur d’infrastructure, près de 40% des Européens se diraient prêts à changer d’opérateur dans l’année, même si ces chiffres concernent les grands pays et semblent surfaits dans le cas de la Belgique.

« Les smartphones constituent une opportunité énorme pour les opérateurs. En effet, le revenu moyen par abonné reste à la hausse et le volume du trafic de données continue de croître », déclare Filip Rommelaere, Country Director de Nokia Siemens Networks Belgique. Mais, c’est pour ajouter aussitôt que la croissance risque de s’arrêter si les opérateurs ne parviennent pas à satisfaire les exigences des utilisateurs en termes de qualité de services. Un risque qui concerne surtout les pays comme la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni où le nombre de smartphones a augmenté de 41 % en un an. En Belgique, le taux de pénétration aurait plus que doublé. « Les réseaux doivent être transformés afin de pouvoir gérer les énormes volumes de signalisation et de trafic de données que ces terminaux génèrent ».

Le danger : le trafic de signalisation

Le vrai problème viendrait moins des données échangées que du trafic de signalisation. Les smartphones fonctionnent avec les réseaux mobiles d’une manière différente des ordinateurs portables utilisant une clé, insiste Kai Sahala : « Contrairement aux ordinateurs portables, les smartphones se connectent de nombreuses fois au réseau, transmettant à chaque fois un petit nombre de données ». Certaines applications d’e-mail peuvent être configurées pour contrôler la présence de messages toutes les 30 secondes. Chaque fois qu’un appareil se connecte au réseau, même sans échange de données, un trafic de signalisation sous-jacent est déclenché pour ouvrir et fermer la session de données. Les smartphones peuvent générer un trafic de signalisation en moyenne huit fois plus important que celui d’un ordinateur portable.  Si les réseaux ne sont pas préparés à gérer ce flux de signaux, ils ne parviendront plus à prendre en charge des données ou appels supplémentaires, entraînant la dégradation de la qualité.
C’est l’argumentation utilisée par Nokia Siemens Networks dont l’application est chargée de rendre possible un mode intermédiaire à faible consommation qui permet aux smartphones de doubler leur autonomie tout en réduisant le trafic de signalisation sur le réseau.
Cette technologie baptisée Cell_PCH3 prolonge l’autonomie de la batterie en simulant une désactivation tout en maintenant la connexion. Ce qui réduit de 30 à 4 le nombre des  signaux de va-et-vient nécessaires pour activer un appareil. Selon le groupe de recherche Signals Ahead, cela permettrait aux réseaux de réduire de 50% le trafic de signalisation. Les smartphones verraient, eux, leur autonomie croître de 30%.
Même si le problème de la saturation ne s’est pas encore posé, Kai Sahala estime que le risque existe : « Les opérateurs doivent anticiper et nous avons une solution ».
Pour savoir si l’infrastructure belge est insuffisante, il faut poser la question  aux opérateurs », complète Filip Rommelaere, Country Director chez Nokia Siemens Networks. Mais les données mobiles qui n’arrivent pas à destination seraient de plus en plus nombreuses. « Le problème n’est pas spécifiquement belge, mais la croissance des échanges de données mobiles et surtout celle du trafic de signalisation augmente. Le fournisseur assure réduire le temps de latence  tout en offrant plus de « scalabilité » dans les investissements des opérateurs.

Subsidiation et 4ème opérateur

Filip Rommelaere reconnaît que l’Arpu (Average Revenue Per User) demeure bas en Belgique (près de 40 eur/mois), mais attribue cette faiblesse à l’interdiction de toute subsidiation des ventes jusqu’en 2010. Selon lui, l’Arpu va donc augmenter rapidement. Interrogé sur la tarification pratiquée par les opérateurs mobiles belges, Filip Rommelaere ne veut pas s’exprimer au nom de Nokia Siemens Notwork, mais dit avoir confiance dans la désignation du quatrième opérateur pour relancer la concurrence.
« Notre message aux opérateurs belges, argumente Kai Sahala, est que le smartphone  est un outil extraordinaire pour surfer, mais que la bande passante est limitée, même en Belgique.  T mobile Nederland, qui gère de nombreux smartphones, a déjà été confronté au problème de la croissance du trafic et plus encore du trafic de signalisation ».
Pour Kai Sahala, le futur du mobile est dans le VoIP et dans la LTE (4ème génération) qui passera au tout numérique. Certains pays l’ont déjà mis en œuvre « On peut utiliser l’IP pour accroître la capacité tout en consommant moins d'énergie. Nous avons testé cela et nous sommes prêts ».
L’argument de Nokia Siemens est que la connectivité mobile est stratégique et que, mis en concurrence sur le terrain de la qualité du trafic de données, les opérateurs seront confrontés à d’importants phénomènes de churn (infidélité des consommateurs). Par rapport à la concurrence, Kai Sahala revendique une plus grande implication dans le monde des smartphones, là où les autres se focaliseraient davantage sur l’usage mobile des ordinateurs portables.
En Belgique, Nokia Siemens approche les Services Providers et les opérateurs en direct à l’aide de son équipe locale et recourt à des VAR pour des besoins limités.

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