La Lybie coupe le net

Pour la deuxième fois, la Lybie interrompt complètement le trafic internet, mais selon une autre technique.

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Voici deux semaines, la Lybie avait déjà été mise aux "internautes absents ». En février, la dictature avait utilisé le Border Gateway Protocol (BGP) pour conduire les routeurs du monde entier à ignorer l’espace internet lybien.

Cette fois, Kadhafi a fait ériger un pare-feu interceptant tous les trafics, analyse Earl Zmijewski, directeur de Renesys . "Les routes sont là, mais il n’y a plus aucun flux, c’est comme si les routes étaient ouvertes, mais que les véhicules sont bloqués." Le but poursuivi serait d’interrompre tout flot d’informations avec les pays occidentaux. L’atout de cette seconde technique est que, contrairement à la suppression des routes BGP qui tuent littéralement l’Internet, le recours à des pare-feu permet au pouvoir de continuer à utiliser l’internet au sein du pays et de manière sélective. Selon les besoins du pouvoir en place.

En Lybie, cette technique serait relativement simple à mettre en œuvre grâce à un unique point de connexion de l’internet lybien : LTT ( Telecom & Technology) contrôlé par l’Etat. Il suffit de changer les paramètrages du routeur de LTT pour placer tout l’internet mondial de l’autre côté d’un firewall.

Pour rappel, l’Egype tout récemment, le Népal en 2005 et la Chine de manière régulière utilisent cette technique des pare-feu. La Chine a d’ailleurs créé ce que l’on appelle la « Grande muraille internet de Chine » qui a créé une stratégie de pare-feu particulièrement complexe pour contrôler un parc de 400 millions d’internautes.

La Chine travaille également à la mise en place d’un système de contrôle du trafic de Pékin via… les téléphones mobiles. Les autorités pourraient ainsi , en pistant les individus grâce à leur portable, connaître les problèmes d’encombrement sur les routes et dans les transports publics. En sens inverse, les autorités pourraient expédier des messages incitant à ne pas emprunter les routes encombrées. Les associations de défense des droits de l’homme y voient surtout un moyen très pratique pour pister les dissidents.

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