EMOTA: l'e-commerce est le principal canal pour la vente à distance

Aux Pays-Bas, l'e-commerce bat tous les records. En Belgique aussi, la vente via Internet est aujourd'hui parvenue à maturité. Notre pays fait partie du gratin européen, où l'e-commerce est de loin le principal canal pour la vente à distance. Inside en a discuté avec Susanne Czech, secrétaire-générale de l'EMOTA et présidente du jury des prochains BeCommerce Awards.

2008-02-20Comment

Plus de trois-quarts de l'ensemble des ventes à distance s'effectuent via Internet aux Pays-Bas. Ce n'est pas un hasard si le pays à la pénétration la plus élevée de large bande est également de loin le numéro un en matière d'e-commerce. Aux Pays-Bas, l'organisation professionnelle Thuiswinkel existe depuis 2000, et un label Thuiswinkel existe depuis 2001. Cette organisation professionnelle e-commerce compte au total quelque 750 membres, qui réalisent ensemble un chiffre d'affaires d'environ 4,5 milliards d'euros. Durant la première moitié de 2007, les ventes via e-commerce aux Pays-Bas ont déjà représenté 3 % de l'ensemble du commerce de détail non-food.
Ce sont les Pays-Bas qui sont le plus loin en matière d'e-commerce. Mais l'impression que la Belgique est en retard à ce niveau est infondée. En effet, notre pays fait partie du gratin européen en la matière, avec la France, le Royaume-Uni et les pays scandinaves. En Allemagne, pourtant le pays qui compte en chiffres absolus la plus forte population d'internautes en Europe, les ventes par téléphone et par correspondance sont encore relativement importantes.

Groupe de pression

L'EMOTA est un organisme de coordination européen dont fait notamment partie l'organisation professionnelle belge BeCommerce. « Les entreprises individuelles ne peuvent pas devenir membres directement. Nous sommes une organisation d'organisations », précise Susanne Czech, secrétaire-générale de l'EMOTA. L'organisation existe depuis 1971 et trouve ses racines dans le secteur de la vente par correspondance. Aujourd'hui, l'EMOTA promeut toutes les formes d'e-commerce, en mettant l'accent sur le caractère international de la vente à distance.
Alors que la vente par correspondance et la vente par téléphone sont encore très importantes dans certains pays européens, l'e-commerce est aujourd'hui le principal canal pour de nombreux membres EMOTA. Certains pays comme les Pays-Bas et la Belgique ont même un organisme e-commerce spécifique.

Dans notre pays, BeCommerce est ainsi l'organisation sectorielle belge depuis 2005, qui est désormais aussi membre indépendant de l'EMOTA.

Harmonisation internationale

En tant que groupe de pression européen, l'EMOTA met tout en œuvre pour supprimer les pierres d'achoppement, comme la perception d'insécurité des paiements en ligne, et mettre en place le cadre juridique. D'après le Traité de Rome, c'est automatiquement la législation du pays du consommateur qui est d'application dans le cas de la vente à distance. Cette directive date toutefois d'avant la révolution Internet. L'EMOTA plaide pour une application plus large du libre choix de la législation, parce qu'il est impossible pour un site Web d'e-commerce de prévoir quand un consommateur d'un autre pays fait subitement son apparition. « La Commission Européenne vise la mise en place d'un marché unique, mais celui-ci est encore loin d'être une réalité. Les gens achètent et vendent encore en grande partie de manière locale », souligne Susanne Czech. Pour elle, l'e-commerce est la plate-forme ultime pour permettre au commerce international de percer. C'est la raison pour laquelle une harmonisation paneuropéenne des règles est indispensable. « Il faut surtout éviter toute sur-régulation. Avec trop de restrictions, rien ne peut se passer », conclut S. Czech.