L’Europe bride les ventes en ligne de produits alimentaires

Le Parlement européen a approuvé de nouvelles règles pour les étiquettes d’emballages alimentaires. Une bonne chose, a priori. Sauf que ces règles sont trop strictes et rendent de facto impossible la vente de produits alimentaires en ligne. Elles brident donc les achats en ligne, au moment même où ceux-ci ont le vent en poupe en Belgique.

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L’Europe est partie d’une intention louable : le consommateur doit disposer de tous les éléments pour pouvoir effectuer un choix avisé lors de l’achat de produits alimentaires. “L’Europe est allée trop loin dans son enthousiasme”, souligne Dominique Michel, Administrateur délégué de Comeos. “Que vous, en tant que consommateur, receviez les informations les plus complètes lorsque vous choisissez vos produits dans les rayons, c’est une bonne chose. Toutefois, qui s’intéresse vraiment à l’origine de tous les ingrédients d’un paquet de beurre ? Pour nous, cet excès d’informations tue l’information. De plus, nos commerçants doivent fournir cette information en trois langues. Les étiquettes risquent de devenir plus grandes et plus coûteuses que le produit même.”
 
Les ventes en ligne durement touchées
 
En outre, le Parlement européen a d’emblée étendu les règles à la vente à distance – via internet. “Un magasin en ligne est quelque chose de virtuel”, souligne Dominique Michel. “Il n’y a pas de vrai magasin, pas de vrai produit et donc pas de véritable étiquette non plus. L’achat de vos courses ne se concrétise que lorsque les produits vous sont livrés à domicile ou que vous les enlevez à un point de vente. Autrement dit, il n’est pas possible de garantir que le produit que vous achetez aujourd’hui est le même que celui que vous irez chercher au magasin demain.”
 
Les magasins en ligne fonctionnent au moyen d’un système centralisé, alors que les magasins physiques sont par nature décentralisés. Les denrées alimentaires qui sont proposées aujourd’hui en ligne de manière centrale ne sont peut-être plus de stock dans les divers magasins ou n’ont jamais existé dans cette composition. “Un magasin en ligne propose des dizaines de milliers de produits alimentaires différents”, poursuit Dominique Michel.  “En principe, il doit être possible de relier dans un magasin en ligne tous ces produits alimentaires à une étiquette virtuelle sur laquelle le consommateur peut retrouver toutes les informations. Mais dans la pratique, cela ne fonctionne pas : dès qu’un producteur modifie la composition d’un produit, l’information offerte par le commerçant n’est plus exacte, ce qui met ce dernier en infraction au regard du nouveau règlement européen.”

La réglementation doit être adaptée

Comeos demande dès lors que le Parlement européen revoie le règlement sur deux points importants.
 
Seules les informations les plus essentielles doivent être disponibles en ligne : nom, prix, quantité nette et allergènes.  Lors de modifications apportées à ces informations essentielles, le producteur doit avertir le commerçant et mettre l’information à disposition au format électronique. Il doit en outre rester responsable de l’information.
 
Les achats en ligne en hausse
 
Le règlement porterait un coup dur au développement des achats en ligne. Une enquête exclusive réalisée en avril par Comeos auprès de plus de mille Belges a révélé que les achats en ligne de produits alimentaires concerne un public croissant et très fidèle.
 
Sept pour cent des acheteurs en ligne ont acheté des produits alimentaires en ligne l’année dernière.  Ils font cela en moyenne 8,5 fois par an (contre 3,3 fois pour tous les achats en ligne). 68% invoquent le gain de temps comme principale raison. 68% des clients sont des femmes, plus de la moitié ayant entre 28 et 43 ans.
 
Ils dépensent en moyenne 131 euros. 46 pour cent optent pour la livraison à domicile (pour l’ensemble du commerce en ligne, il s’agit de 66 pour cent). 34 pour cent vont chercher les courses au magasin. La moitié est prête à payer plus si les heures d’ouverture étaient plus larges. Tous secteurs de l’e-commerce confondus, cette part n’est que de 24 pour cent.
 
Source : Comeos
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