La 'fatal error » d'AOL

Cet été, AOL pensait aider le monde académique en fournissant les données brutes de 20 millions de requêtes réelles effectuées par plus de 500.000 internautes sur son moteur américain. Cela a effectivement été le cas… mais pas vraiment comme elle l'aurait espéré.

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Cette divulgation a mis en lumière le problème ultra-délicat du droit lié à la protection de la vie privée des surfeurs. En effet, le New York Times a pu identifier, sur base des données publiées par AOL, l'identité d'une utilisatrice du moteur en recoupant les requêtes liées à son ID (n°4417749). Les critiques ont évidemment fusé. Quoi qu'il en soit, je préfère dépasser le côté obscur de cette affaire pour en dégager son aspect constructif.

Le côté positif est précisément lié à l'interprétation des informations publiées en ligne par AOL. Avant que cette dernière réalise son erreur et supprime le fichier de son site, plusieurs webmasters ont eu le temps de le télécharger et de le placer ensuite sur des sites miroirs. Ces copies révèlent une véritable mine d'or d'informations pour les professionnels du référencement internet (Search Engine Marketing / SEM).

Pourquoi ce fichier a-t-il tant de valeur à nos yeux ? Tout simplement parce qu'en se basant sur ses données, des spécialistes du web ont pu analyser les habitudes d'utilisation des moteurs par les internautes américains.
 
Sachant que les résultats qui en découlent portent sur un panel de 20 millions de requêtes réelles effectuées par pas moins de 500.000 internautes, excusez du peu, force est de constater que ces données sont vraiment extrêmement représentatives. D'autant que, pour rappel, AOL utilise la technologie de recherche de Google !
 
Mieux connaître le ROI grâce aux statistiques

Après examen des diverses analyses, je confirme que les informations qui en ressortent sont vraiment de tout premier plan.
 
Jugez plutôt :
Prenons, par exemple, une étude sur la répartition des clics sur les 10 premiers résultats de Google.Il en ressort que les sites situés en première, deuxième et troisième positions dans les résultats naturels récoltent respectivement 42, 12 et 8,5% des clics. On remarque aussi que si 27,5% des requêtes sont effectuées sur un seul terme, 29% le sont sur 2 mots, 18,7% sur 3, etc. Dernier exemple : 89% des utilisateurs ne consultent qu'un seul des résultats affichés, 6,7% en consultent 2 mais seuls 0,1% cliquent sur 8 ou 9 liens.

D'accord, on ne peut pas parler non plus de révélations «croustillantes». Rien d'absolument neuf sous les tropiques, mais on se doit de reconnaître un très grand mérite à ces chiffres : ils sont les premiers à confirmer des connaissances que les professionnels du SEM avaient accumulées sur base de leur seule expérience.

Ce genre de statistiques permet de mieux connaître l'environnement du SEM et ne fait qu'appuyer ma constatation : notre métier se professionnalise et je m'en réjouis.

Un bon référenceur, aujourd'hui, doit avoir développé une méthodologie propre et éprouvée qui se base principalement sur une maîtrise approfondie du fonctionnement des moteurs, sans oublier une bonne connaissance des comportements des surfeurs (sur les moteurs comme sur les sites). Fini le temps des bricoleurs et des cowboys !
 
Michael Vandenhooft (Extenseo), source: Inside
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