L'ECM Open Source monte en ligne : interview avec John Newton

<span style="font-size: 10pt; font-family: Verdana">Les logiciels Open Source peuvent-ils changer le monde des systèmes de gestion de contenu (CMS) de manière aussi radicale que celui de certains autres domaines logiciels? Christian Daems de CMS-Channel a posé la question à un témoin privilégié, John Newton, qui a en son temps développé la base de données relationnelles Ingres, à la base du système de gestion de contenu pour grandes entreprises Documentum et à présent du CMS Open Source Alfresco.

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La révolution Internet des années '90 est allée de pair avec la percée des logiciels Open Source. Sans Linux, Apache, MySQL et PHP – pour n'en citer que quelques-uns –, il n'y aurait jamais eu aujourd'hui autant de sites Web, l'avènement du World Wide Web n'aurait peut-être jamais eu lieu.
D'un autre côté, le développement de l'univers Linux était impensable sans les interconnexions de la communauté Internet. Malgré ce lien étroit, il y a avait jusqu'à récemment très peu d'outils Open Source disponibles qui permettent à des utilisateurs moins techniques de gérer un site Web. Cette situation change à présent rapidement, avec l'arrivée notamment du framework CMS belge Daisy (Outerthought) et de l'anglais Alfresco.

Avec Alfresco, John Newton – son fondateur – prend à nouveau le cap de l'ECM (Enterprise Content Management). Il le connaît mieux que personne, grâce à son rôle de cofondateur de Documentum (aujourd'hui EMC). “Nous voulons exploiter le manque d'innovation dans le monde de l'ECM”, précise J. Newton, qui estime que pratiquement aucune nouveauté n'y a été proposée depuis la fin des années '90.
200.000 téléchargements

Elément frappant en ce qui concerne Alfresco – comme d'ailleurs de plus en plus de start-ups Open Source: le choix a été fait, dès le début, de travailler avec du capital-risque. Avec un capital de départ de quelque 2 millions de dollars, un produit ECM a été élaboré qui est proposé avant tout par le biais du téléchargement.
Au cours des six premiers mois, plus de 200.000 téléchargements ont déjà été enregistrés. Entre-temps, une nouvelle version est disponible et une ‘suite' devrait arriver d'ici la fin de cette année ou le début de l'année prochaine. Dans ce cadre, les versions ‘professionnelles' sont disponibles à des prix élevés entre 12.000 et 46.000 euros, même si le ‘community release' reste entièrement gratuit.

J. Newton dit n'avoir pas rencontré le moindre problème pour vendre ce concept à des investisseurs: “L'excès d'argent est malsain. Nous voulions un montant adapté pour développer le produit, et une fois que nous l'avons eu, les choses sont allées bon train.”
D'après J. Newton, le programme à télécharger peut accélérer sensiblement la diffusion dans des pays où la mise en place dès le départ d'une solide organisation commerciale n'est pas réalisable. “Actuellement, les entreprises ne veulent plus qu'on leur ‘vende' quoi que ce soit. Nos clients sont leurs propres vendeurs. Ils veulent chercher eux-même et essayer ce qui leur convient le  mieux”, souligne-t-il. Cela pose d'ailleurs des problèmes aux sociétés de logiciels bien établies: “Elles ne peuvent pas opter subitement pour l'Open Source; car elles devraient alors ouvrir complètement leurs produits et leur modèle commercial.”
L'ECM n'est pas mort

Au cours des cinq dernières années, l'ECM s'est surtout vu coller l'étiquette de projets informatiques à l'échelle de toute l'entreprise, excessivement ambitieux et surtout trop coûteux. Plusieurs grands constructeurs, dont Documentum et récemment encore Filenet, ont été rachetés par des géants comme EMC et IBM. Reste-t-il encore de la place pour un nouvel acteur ECM? “Demandez donc autour de vous quel est le problème avec l'ECM et la réponse sera systématiquement le coût, la facilité d'utilisation et le manque de normes”, précise J. Newton sans détour. Avec l'offre ouverte et gratuite d'Alfresco, il espère répondre à ces besoins.

Le Web Content Management s'inscrit également dans ce cadre, bien qu'Alfresco ne souhaite aucune exclusivité en la matière. “Nous proposerons des WC
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