Quand il pleut à Paris...

WAP is back ! Pour beaucoup, c'est une surprise. Le lancement du WAP (“Wireless Access Protocol”) en 2000 est en effet toujours associé aujourd'hui à l'un des plus grands flops de l'histoire certes encore jeune de la téléphonie mobile. Entre-temps, cet enfant prématuré s'est vu donner un nouveau nom: l'Internet mobile. Et il a entamé un retour discret, mais néanmoins remarquable.

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Lors du lancement du WAP, les attentes étaient très grandes: le contenu Internet allait également être accessible pour tout utilisateur mobile via le protocole WAP. Pendant ce battage, de très nombreuses entreprises ont consenti des investissements significatifs dans leur infrastructure WAP. Pour constater ensuite que l'engouement escompté n'était pas au rendez-vous. La bande passante réduite des réseaux mobiles et les possibilités limitées des téléphones ont constitué pendant des années une pierre d'achoppement énorme, empêchant la percée de l'Internet mobile.

Mais un changement est en vue. L'Internet mobile sera l'un des principaux moteurs de la croissance pour les années à venir. Un nombre croissant de téléphones mobiles multimédia et de PDA arrivent sur le marché, avec des possibilités de navigation simples et étendues. Parallèlement, l'avènement de la technologie large bande mobile (Edge, UMTS, ...) permet d'atteindre des vitesses acceptables. Avec l'introduction de prix forfaitaires, le coût va fortement baisser pour le consommateur.

L'impact est déjà bien visible sur nos voisins du sud. En France, une industrie florissante est née en quelques années de temps autour de l'Internet mobile. Plusieurs centaines de sociétés sont d'ores et déjà actives dans différents domaines: fourniture d'informations (actualités, météo,...), personnalisation de GSM (logo & sonnerie), services de chat & dating, services de marketing mobiles et m-commerce. D'après des estimations, plus de 150 millions d'euros de chiffre d'affaires devraient être ainsi générés cette année. C'est pour le moins remarquable : la France n'est en effet pas en tête de liste en matière de pénétration Internet, d'enregistrement de noms de domaine ou d'autres services apparentés.

Le succès français a plusieurs explications. Ainsi, il y a tout d'abord la pénétration accélérée de téléphones multimédia. D'après les estimations, le parc de téléphones mobiles français est entièrement renouvelé tous les 2 à 3 ans. Les opérateurs français peuvent en effet financer les téléphones, de sorte que le consommateur se voit offrir un nouvel appareil en cadeau lors de l'achat d'un nouvel abonnement GSM ou d'une carte prépayée. Deuxièmement, le marché français a acquis de longues années d'expérience avec des services interactifs payants pendant l'ère du Minitel. Différents fournisseurs de contenu ont délibérément laissé tomber les liens Internet ‘gratuits' pour saisir à présent leur chance sur le marché de l'Internet mobile payant. Dernière raison, et non des moindres: les opérateurs français ont consenti d'importants investissements dans Gallery, une plate-forme commune sur laquelle des fournisseurs de contenu peuvent faire connaître leurs services. A ce jour, près de 1.000 services sont disponibles sur Gallery, et ce nombre augmente rapidement chaque mois. Cette plate-forme propose un accès facile et uniforme, indépendamment de l'opérateur.

Quand il pleut à Paris, il bruine à Bruxelles, comme le veut le dicton. Les 3 opérateurs mobiles belges ont mis en place leur ‘Gallery' au printemps. Sous le nom de ‘PlazZza', une plate-forme commune est à présent également lancée en Belgique pour les annonceurs, fournisseurs de contenu et acteurs de m-commerce. A cela s'ajoute l'arrivée de nouveaux systèmes de paiement (Mpay, wHa) qui permettent une facturation WAP facile. Les premières gouttelettes sont déjà tombées, reste maintenant à attendre la première averse sérieuse.

A propos de l'auteur: Danny Lein est cofondateur et administrateur délégué d'E-ZONE.

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