Frilosité des marchés financiers oblige, le management de l’entreprise a joué la carte de la prudence en choisissant la formule du placement privé auprès d’investisseurs qualifiés, ce qui assure que la partie flottante du capital restera assez réduite. L’augmentation de capital s’élève à quelque 4,2 millions d’euros et compte notamment la Société Régionale d’Investissement de Bruxelles (déjà actionnaire), le groupe Artexis et les Français Turennes Capital et UFG dans le tour de table.

Né en 2006, Polygone est un groupe de communication axé sur « la recherche de tendances et l’innovation marketing, le marketing interactif et la communication lifecare ». Parmi les principaux clients : LVMH, Schweppes, France Telecom, Belgacom ou encore Procter & Gamble. Selon Thierry Goor, co-fondateur, les fonds récoltés par l’IPO serviront à financer la croissance externe par des acquisitions « dont certaines sont déjà à un stade avancé ». « Nous allons apporter à ces nouveaux membres du groupe notre palette de métiers et d’expertise complémentaires, ce qui alimentera en retour le développement organique du groupe », expose-t-il.

D’un point de vue stratégique, Polygone se positionne comme un acteur « full service » qui affirme délivrer une vision globale en réponse aux problématiques des clients. « Nous voulons une transversalité totale au sein du groupe », souligne Thierry Goor. « Les agences de publicité ont souvent tendance à fonctionner en silos, avec des spécialistes cloisonnés selon leurs disciplines et spécialités. Pour notre part, nous voulons que les équipes se constituent pour apporter avant tout la meilleure solution possible au client, sans a priori. » En filigrane, on décèle une double ambition. La première est celle de déployer un véritable réseau intégré, sur un modèle d’organisation assez éloigné d’un Emakina, autre agence de communication cotée sur Alternext. La seconde est l’aspiration à créer une agence « holistique », capable d’utiliser tous les canaux de communication sur un même pied d’égalité. Or, rares sont les acteurs qui ont réussi, jusqu’à présent, à atteindre ce véritable Graal qui agite le monde de la communication depuis le début des années 2000.

 

Ce challenge est d’autant plus ardu que Polygone doit encore augmenter ses compétences dans le numérique malgré le récent rachat de l’agence web Vitam. « Mais cet aspect sera résolu très bientôt par une acquisition », laisse entendre Thierry Goor. En tout cas, c’est probablement dans cette quête de la symbiose entre anciens et nouveaux médias que résidera la clé du succès dans les années à venir pour ce type d’acteur.

Coté simultanément sur Alternext Bruxelles et Paris, le titre a été introduit au prix de 6,5 euros ce vendredi pour une capitalisation à 15.700.000 euros. A la clôture, l’action affichait… 6,5 euros.

 

ODD