Lutter contre la pédophilie sur le net: une nouvelle polémique

Une proposition européenne visant à lutter contre la pédophilie sur le net suscite une polémique aux USA où une association dit craindre un contrôle inutile et inefficace sur le net.

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En cause, la possibilité d’imposer la fermeture de sites de manière anticipée. C’est la position de Ed Black, président de la Computer & Communications Industry Association (CCIA), qui semble être le seul, pour l’instant, à oser monter le ton. Face à la sensibilité du sujet, les grands noms du secteur préfèrent se taire d’une seule voix. Google, Microsoft, Yahoo et d’autres se contentent, pour l’instant, d’ "analyser la situation”.

Le plan de blocage des sites web fait partie d’un vaste projet de Directive visant à combattre l’exploitation des enfants.
 
Selon Ed Black, ce plan aurait pourtant des “ conséquences non désirées et se révélerait inefficace". Ce ne serait pas pour autant une nouveauté. En Europe , plusieurs pays bloquent  déjà des séries de sites. A commencer par la Grande-Bretagne qui lutte ainsi  contre le partage de musique illégale. Idem pour le  Danemark (contre les sites de jeux en ligne) et l’Italie pour combattre les vendeurs de cigarettes.
 
La crainte évoquée par Ed Black est pourtant de voir cette directive « tuer plus sûrement  le net que ne le fait la Chine ». Il en appelle même l’industrie IT  à s’opposer à ce plan.

Comme on l’a dit, les grands noms préfèrent pour l’instant ne pas être impliqués dans un débat qui les désignerait comme des défenseurs de la pédophilie mondiale.

Les opposants au projet assurent pour leur part que cette Directive mènera rapidement au blocage d’autres sites et avancent un argument technique.  La volonté de l’UE d’effectuer les blocages au niveau des serveurs DNS serait, selon Black, totalement inefficace. « Les ISP devront installer des filtres et, une fois les filtres installés, les ISP subiront une pression commerciale  pour utiliser les filtres, par exemple, pour booster  le trafic des sites qui les paieront pour cela ».
 
Black craint enfin la généralisation de la « deep packet inspection” actuellement en cours de test en Grande-Bretagne. Cette inspection est une méthode qui analyse non seulement  le titre des données (adresse IP, etc) mais aussi son contenu. Ce qui pourrait aller à l’encontre des libertés civiles. Du côté des défenseurs, on assure au contraire que cette technique est deux fois plus efficace pour déjouer les plan des criminels.
 
Des débats qui promettent d’être chauds et de dépasser rapidement les frontières de l’Europe.
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