Tunz story !

Lancée par les fondateurs de Skynet et de Keytrade, la start-up Tunz cherche à imposer son système de paiement par GSM grâce à son nouvel allié Belgacom. Zoom sur une « success story » annoncée …

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-Inside : Qui se cache derrière Tunz ?

Gregoire de Streel, co-fondateur de Tunz: J’ai fondé l’entreprise avec Jean-Guillaume Zurstrassen à partir d’un investissement de 1,5 million d’euros. En tant qu’émetteur de monnaie électronique soumis au contrôle de la CBFA (Commission Bancaire, Financière et des Assurances), nous sommes contraints de conserver un fonds propre d’un million d’euros. Suite à notre première levée de capital en 2007 (750.000 euros), nous nous sommes entourés de quelques investisseurs faisant partie de notre cercle d’amis : Laurent Drion et Gregory Hédo chez eMerge, Brice Le Blevennec (Emakina), Jean-Marie Laurent Josi (Cobepa), ainsi que trois autres investisseurs privés et institutionnels liés au domaine du paiement bancaire.

- Pourquoi avoir introduit Belgacom dans votre capital ?

L’investissement initial permettait de respecter notre business plan durant la première année. Mais après un an et demi d’exploitation, nous avions « brûlé » 500.000 euros, ce qui justifiait un second tour de table. Nous sommes entrés en contact avec les trois principaux opérateurs mobiles, mais seul Belgacom a répondu présent. Les discussions ont finalement abouti à une prise de participation de 40% de notre capital. Le second volet de l’opération comporte un accord de collaboration pour développer le paiement mobile en Belgique, et consolider la marque ping.ping. Néanmoins, nous conservons une autonomie totale pour nos développements à l’étranger.

- Est-ce à dire que Tunz est désormais inféodée à Belgacom ?

Absolument pas ! L’idée de l’accord n’est pas d’en faire l’outil exclusif de Belgacom. Nous espérons accueillir à l’avenir d’autres opérateurs, pour ne citer que Base ou Mobistar.

- Quel est votre business modèle ? Comment comptez-vous gagner de l’argent avec votre système de paiement « sans contact » ?

Notre modèle commercial repose sur le prélèvement de petites commissions à partir des transactions effectuées par les marchands qui utilisent notre infrastructure de paiement (la tarification n’est pas encore totalement définie). Nous cherchons à nous imposer sur le marché grâce à un outil de paiement bon marché pour tout le monde. Il n’est même pas indispensable de s’équiper d’un terminal pour effectuer un paiement; un simple GSM suffit tant que le niveau des transactions reste faible.

- Quels sont les atouts de Tunz par rapport aux systèmes de paiement mobile concurrents ?

La technologie Tunz regroupe tous les composants de la chaîne du paiement mobile : aussi bien les éléments techniques (plate-forme permettant de réaliser les transactions) que les licences bancaires. Il est rare de trouver des solutions concurrentes en Europe réunissant ces deux éléments.

- Le marché belge vous semble suffisamment mûr pour « digérer » rapidement un système de paiement mobile de cette envergure ?

Nous avons lancé le paiement via SMS relativement tôt pour éviter qu’un concurrent comme Atos soit le seul acteur sur ce créneau. Nous savions qu’un système de paiement tel que nous le proposons aujourd’hui serait difficile à imposer dans un pays peuplé de solutions bancaires efficaces. Pour aller de l’avant, nous avons fait le pari d’investir dans le développement d’une plate-forme de paiement « sans contact » capable de fonctionner de façon virale, automatiquement, sans manipulations compliquées à faire sur son terminal ou GSM.

- Quels sont les atouts technologiques de la solution ping.ping ?

Notre système de paiement est basé sur la norme NFS (Near Field Communication), un dérivé de la technologie RFID. Elle permet d’effectuer des paiements très rapidement sans code PIN (mais avec des extensions possibles dans le futur). Le système est donc parfaitement adapté aux transactions liées aux petites dépenses quotidiennes. Autrement dit, il est simple, rapide et peu coûteux. Le prix d’un équipement « professionnel » débute à 35 euros (connexion USB reliée à une caisse enregistreuse), ce qui est infiniment moins cher que les solutions de type Proton installées dans les commerces.

- Plus concrètement ?

Les paiements s’effectuent de compte à compte ping.ping selon le mode viral : je peux vous envoyer de l’argent même si vous n’avez pas de compte. Une simple transaction permet d’activer automatiquement un compte Ping.Ping. Avec ce même compte, vous pourrez effectuer des paiements sur Internet via des boutons de paiements disponibles notamment chez Ogone.

- Tunz est en réalité plus qu’un simple porte-monnaie électronique …

En effet. Un compte ping.ping peut aussi bien contenir de l’argent, des Tickets Restaurants, une entrée de cinéma, un ticket de bus, des bons de réduction, des remises commerciales, cartes de fidélité, etc. On peut y inclure ce que l’on veut, car nous sommes capables de gérer tous les formats et terminaux de paiement sur notre réseau.

- Quid de la sécurité ?

Tunz se profile comme un moyen de paiement alternatif à l’argent liquide. Lorsqu’on perd son portefeuille ou sa carte Proton, l’argent est perdu. Cela dit, les liaisons entre appareils mobiles sont encryptées avec les algorithmes les plus sophistiqués du moment. Quant aux réseaux de données mobiles, ils appartiennent à Tunz. Notre environnement fonctionne dans un univers clos et prépayé: pas de liaison directe vers un compte bancaire (mais cela se fera à terme). Par ailleurs, le risque maximum pour le titulaire d’un compte ping.ping est fixé à 150 euros (somme maximale autorisée comme pour les cartes Proton). Bien entendu, le risque zéro n’existe pas dans le domaine technologique …

- Vous lancez aujourd’hui un projet pilote basé sur le paiement sans contact. De quoi s’agit-il ?

Nous venons de lancer un projet pilote en collaboration avec Delhaize, Accor Services (Tickets Restaurants dont les montants sont injectés dans les comptes Tunz des participants) et Belgacom! Il est donc déjà possible de payer ses courses en présentant son GSM (muni d’un autocollant intégrant une puce) devant une borne spéciale reliée à une caisse enregistreuse. La logique du micro-paiement limite toutefois les transactions à 25 euros.

- Combien de clients utilisent à ce jour votre système de paiement mobile ? Et quels sont les services disponibles ?

Plus de 4.600 personnes disposent aujourd’hui d’un compte ping.ping, et 35% d’entre elles l’utilisent tous les jours. Notre projet pilote devrait accroître rapidement le nombre d’utilisateurs d’ici le lancement officiel de la solution.

- Vous venez de m’envoyer 2 euros sur mon GSM … Ça marche !

Oui, et vous n’aviez pourtant pas de compte ping.ping. L’accusé de réception envoyé par SMS (crypté) atteste l’envoi des deux euros. C’est aussi simple que cela. Libre à vous maintenant d’envoyer cet argent à quelqu’un d’autre, d’effectuer des achats sur Internet, etc. Dernier atout de notre solution de paiement sans contact: elle est compatible avec la plupart des GSM du marché !

- Tunz, la start-up qui monte, qui monte …

En tout cas, il est évident que dans 5 ans nous effectuerons tous des paiements via notre GSM !


Boris Jancen

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