Au-delà de la révolution de la large bande

A la fin des années '90, l'âpre duel entre Belgacom et Telenet a donné à notre pays l'un des taux de pénétration de la large bande les plus élevés au monde. Il y a cinq ans environ, nos collègues américains avaient peine à croire que nous pouvions disposer à la maison d'une ligne assurant un débit de plus d'un mégabit, pour moins de 50 euros. Aujourd'hui, cette avance ne se remarque pratiquement plus.

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Quelle sera l'évolution dans les dix prochaines années? Un nombre croissant d'acteurs importants tablent sur une intégration entre l'Internet, la téléphonie, la télévision et les services de téléphonie mobile. Selon des chiffres récents de l'ISPA, la Belgique compte quelque 1,9 million de connexions Internet résidentielles, en plus d'un peu plus de 400.000 pour les entreprises. D'après des chiffres du bureau d'études InSites, notre pays compte en outre environ 4,9 millions d'internautes actifs, dont la grande majorité (86%) se compose d'utilisateurs résidentiels. Cela correspond à approximativement 57% de la population active.

L'évolution la plus frappante de ces dix dernières années a sans conteste été l'avènement de l'Internet large bande. Alors que la large bande n'était présente qu'auprès de seulement 4% des Belges actifs début 2000, les derniers chiffres indiquent une pénétration de plus de 53%. C'est presque autant que la population Internet belge totale.

La poursuite de la progression de la large bande va logiquement de pair avec la poursuite de la disparition des autres connexions Internet, comme l'accès commuté pour le marché résidentiel et les lignes louées pour le marché professionnel. D'après les chiffres les plus récents de l'ISPA, quelque 240.000 connexions dial-up (accès commuté) sont encore actives pour le moment dans notre pays. La plupart d'entre elles recourent aux ‘free providers' classiques et seulement une petite partie (environ 46.000, soit quelque 2,5% des internautes) passent par une ligne commutée payante. Néanmoins, la part des lignes commutées payantes est restée stable au cours des trois derniers trimestres, alors que l'‘Internet gratuit' poursuit son recul.

Stagnation?

Bien que la population Internet belge totale continue d'augmenter, plusieurs indicateurs révèlent un possible ralentissement de cette croissance. Ainsi, la transition de l'ensemble du marché Internet vers la large bande (87,9%) est un fait. Alors que les comptes ‘Free Internet' se font de plus en plus rares – et qu'ils devraient probablement disparaître entièrement à terme –, le nombre des lignes commutées payantes se stabilise. L'évolution du taux de pénétration des PC en Belgique est encore plus préoccupante. Selon des chiffres d'InSites Consulting, 70% de la population belge disposerait actuellement d'un ordinateur, dont 57% avec une connexion Internet également. D'après ces mêmes chiffres, la pénétration des PC s'élevait déjà à 60% il y a trois ans, alors que la croissance n'a atteint que 3% l'année dernière.
Le marché de l'accès et spécialement le marché de la large bande continue donc de progresser au niveau du nombre de lignes. Néanmoins, la pression sur les prix va probablement s'accroître, de sorte que le marché pourrait stagner en termes de chiffre d'affaires. Les ISP qui offrent uniquement de la connectivité semblent dès lors voués à disparaître. Il faut avouer qu'il n'en reste pratiquement plus sur le marché belge.

Ces dernières années, on a assisté à une vague de consolidation au cours de laquelle les divisions belges de grands acteurs comme Planet Internet, KPN, Wanadoo et Tiscali ont été vendues les unes après les autres. Les acheteurs étaient alors des investisseurs néerlandais inconnus, comme Scarlet et NETnet. Sur le marché résidentiel, Scarlet a directement joué la carte des bundles à prix intéressants pour l'Internet et la téléphonie. En dépit de son entrée relativement fructueuse comme nouvel acteur sur
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