Objectif : les puces IA H20 et MI308

L’accord concerne spécifiquement la puce H20 de Nvidia et la MI308 d’AMD, toutes deux conçues pour répondre aux restrictions à l’exportation. Le dispositif, d’une ampleur inhabituelle, marque une rupture avec les pratiques commerciales traditionnelles et risque de provoquer des remous tant dans le secteur industriel que sur la scène diplomatique.

D’une interdiction à une concession

En avril, l’administration Trump avait interdit l’exportation de ces puces avancées, invoquant des risques pour la sécurité nationale. Après un intense lobbying de la part de Nvidia et AMD, la décision a été partiellement annulée en juillet, à condition que les deux entreprises acceptent de verser 15 % de leurs recettes liées à la Chine.

Lors d’une conférence de presse, Donald Trump a déclaré qu’il réclamait initialement 20 %, mais que le PDG de Nvidia, Jensen Huang, l’a convaincu de ramener ce taux à 15 %.

Polémiques et flou juridique

L’accord soulève de nombreuses questions d’ordre juridique. Des experts estiment qu’il s’apparente à une taxe à l’exportation, ce qui est interdit par la Constitution américaine. Les critiques dénoncent une forme de chantage, où des considérations sécuritaires sont troquées contre des avantages financiers.

La Chine, de son côté, réagit avec prudence. Les autorités ont conseillé aux entreprises d’éviter l’utilisation des puces H20 de Nvidia et des accélérateurs IA d’AMD, notamment dans les projets gouvernementaux ou à haute sensibilité. La crainte : des failles de sécurité ou des "portes dérobées" insérées volontairement.

Les retombées financières de cet accord sont loin d’être négligeables. Les analystes estiment que Nvidia et AMD pourraient devoir verser des milliards de dollars à l’État américain. Ce prélèvement risque de peser sur leurs marges bénéficiaires, et pourrait se traduire à terme par une hausse des prix pour les clients finaux.