Home/Mobile marketing/L’émergence des « operator VCs » en Europe : une nouvelle ère pour le capital-risque tech L’émergence des « operator VCs » en Europe : une nouvelle ère pour le capital-risque tech Longtemps dominé par les profils issus de la finance ou du conseil, le capital-risque européen est en pleine mutation. Une nouvelle génération d’investisseurs, anciens fondateurs ou cadres de scale-ups tech, commence à prendre de l’ampleur. Inspirée du modèle américain où cette pratique est déjà bien ancrée, cette évolution marque un tournant stratégique pour l’accompagnement des startups en phase d’amorçage. 2025-04-10Comment DIG Ventures, symbole de ce changement de paradigme Parmi les figures marquantes de cette tendance, Ross Mason, fondateur de MuleSoft (revendu à Salesforce pour 6,5 milliards de dollars en 2018), a lancé DIG Ventures avec Melissa Klinger, ex-directrice commerciale UK de MuleSoft. Initialement conçue comme un family office, la structure évolue désormais comme un fonds de capital-risque à part entière. Son deuxième véhicule — et le premier institutionnel — vient de lever 100 millions de dollars. DIG Ventures se spécialise dans les startups B2B SaaS, l’intelligence artificielle et l’infrastructure cloud, en investissant principalement en Europe, mais aussi aux États-Unis et en Israël. Parmi les LPs figurent The Hillman Company, Granite Capital, Sofina, ou encore Grove Street, ainsi que des profils tech comme Olivier Pomel (fondateur de Datadog) ou des anciens de MuleSoft. Un fonds « par des opérateurs, pour des opérateurs » La force de DIG réside dans son ADN opérationnel. Contrairement aux fonds traditionnels, souvent axés sur l’analyse financière, DIG propose un accompagnement terrain : stratégie de go-to-market, packaging produit, scalabilité technique… autant d’expertises issues de l’expérience vécue par ses fondateurs. Aux côtés de Mason et Klinger, on retrouve Rytis Vitkauskas (fondateur de YPlan, ex-Lightspeed) et Scott Grimes (cofondateur de Stackin’ et Uproxx). Leur portefeuille comprend déjà People.ai, Karat, ComplyAdvantage, Bubble, PlanetScale, ou encore Rasa. Le fonds a récemment investi dans Dash0 (observabilité), Nexos.ai (orchestration IA) et PolyAPI (middleware d’entreprise). L’impact structurel pour l’écosystème digital Ce virage vers des fonds animés par d’anciens fondateurs n’est pas anodin : il modifie la relation entre investisseurs et entrepreneurs. Ces « operator VCs » parlent le même langage que les startuppers, comprennent leurs enjeux techniques et savent comment transformer un MVP en produit scalable. Ross Mason souligne un changement de paradigme : « Le prochain grand mouvement sera celui des entreprises qui construisent leur propre IA. Les LLM (large language models) internes vont devenir un avantage stratégique. Et contrairement à ce que prétendent certains fournisseurs, les couches de fondation ne sont pas encore prêtes. » Melissa Klinger ajoute : « L’Europe est une force silencieuse en IA. Le talent est là, à des coûts moindres qu’aux États-Unis. Ce qui manque, c’est le financement adapté à l’ambition de certaines startups deeptech. » Et demain ? Avec un contexte géopolitique incertain, une dynamique d’innovation forte et des talents IA en Europe de l’Est, au Royaume-Uni et en France, le moment semble idéal pour que le modèle « operator VC » s’installe durablement. Ce type de profil, à la croisée de l’expérience produit, technique et business, pourrait redéfinir les règles du financement early stage, en Europe comme ailleurs. En somme, cette montée des « operator VCs » préfigure une nouvelle maturité de l’écosystème digital européen — plus ancré, plus opérationnel, et plus proche des réalités terrain des startups qu’il finance. Newsletter Rejoignez gratuitement la communauté Digimedia et suivez chaque semaine l’actualité Enter your Email address