Home/E-commerce/Shopify mise sur l’IA pour limiter les embauches : vers une redéfinition du modèle organisationnel dans le digital ? Shopify mise sur l’IA pour limiter les embauches : vers une redéfinition du modèle organisationnel dans le digital ? Dans une note interne récemment partagée publiquement, Tobi Lütke, le PDG de Shopify, a annoncé un changement de politique radical qui pourrait bien faire école dans le secteur tech : désormais, avant de demander des effectifs ou des ressources supplémentaires, les équipes devront démontrer pourquoi l’intelligence artificielle ne pourrait pas accomplir la tâche souhaitée. 2025-04-09Comment « Avant toute requête de renfort humain ou de budget, les équipes doivent prouver que leur objectif ne peut être atteint via l’IA », affirme Lütke. « Et si des agents IA autonomes faisaient déjà partie intégrante de votre équipe ? Cette simple question peut ouvrir la voie à des réflexions stimulantes et des projets innovants. » Une décision qui questionne l’avenir du travail dans la tech Ce repositionnement stratégique n’est pas anodin. Il s’inscrit dans un contexte où l’IA, en particulier les agents autonomes, redéfinit à grande vitesse les contours de la productivité. Loin de n’être qu’un levier d’optimisation, l’IA devient une variable incontournable dans la gestion des ressources humaines. Selon un rapport de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement), l’IA pourrait bouleverser plus de 40 % des emplois dans le monde, en particulier dans les services, la finance, le marketing et les fonctions support. Shopify, qui compte encore environ 8 100 collaborateurs après avoir réduit ses effectifs de 20 % en 2023, semble vouloir anticiper cette transition en intégrant systématiquement une réflexion IA dans ses prises de décision. Une tendance qui s'étend à d'autres acteurs du digital Shopify n’est pas un cas isolé. Klarna, la fintech suédoise, a récemment illustré cette dynamique. Son CEO, Sebastian Siemiatkowski, a déclaré que leur agent conversationnel basé sur l’IA réalise désormais le travail de 700 conseillers clients. Selon lui, l’entreprise pourrait fonctionner avec moitié moins d’employés qu’actuellement, grâce à l’automatisation. Ces déclarations, si elles peuvent susciter la controverse, s’inscrivent dans une volonté claire de faire de l’IA un levier stratégique pour maintenir compétitivité et agilité dans un environnement économique incertain. Quelles implications pour les professionnels du digital ? Pour les décideurs et professionnels du digital, ces annonces marquent un tournant. La compétence ne résidera plus uniquement dans l'exécution opérationnelle, mais dans la capacité à intégrer, piloter et optimiser des systèmes d'IA au sein des process métier. La question n’est plus seulement « Que peut faire l’IA ? », mais « Pourquoi ne l’utiliserait-on pas ? » Cela implique : Une montée en compétence en IA pour les managers comme pour les opérationnels, Une redéfinition des rôles RH, avec des profils hybrides mêlant expertise humaine et supervision d’agents autonomes Une éthique repensée autour de l’automatisation des tâches et du maintien de l’humain au centre de la stratégie. Et demain ? Ce type de politique pourrait devenir un standard dans les entreprises tech d’ici quelques années. À mesure que les IA génératives et les agents autonomes se perfectionnent, il est probable que les demandes de ressources humaines devront systématiquement passer par un « filtre IA ». Un changement de paradigme qui appelle à une réflexion collective sur l’avenir du travail, l’éducation professionnelle et les nouveaux équilibres entre humains et machines. Newsletter Rejoignez gratuitement la communauté Digimedia et suivez chaque semaine l’actualité Enter your Email address