OpenAI assouplit sa modération de contenu : quel impact pour le futur du digital ?

Cette semaine, OpenAI a lancé un nouveau générateur d'images intégré à ChatGPT, qui a rapidement fait sensation grâce à sa capacité à créer des illustrations inspirées du style Studio Ghibli. Mais au-delà de ces images pastel, cette nouvelle fonctionnalité améliore significativement les capacités de ChatGPT en matière d'édition d'images, de rendu de texte et de représentation spatiale.

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Cependant, l’annonce la plus marquante d'OpenAI concerne l'assouplissement de sa politique de modération de contenu. Désormais, ChatGPT peut, sur demande, générer des images représentant des figures publiques, des symboles controversés et des caractéristiques physiques liées à l'origine ethnique. Jusqu'ici, ces requêtes étaient systématiquement refusées pour éviter toute polémique ou utilisation abusive. Mais OpenAI affirme aujourd'hui vouloir adopter une approche plus nuancée, centrée sur la prévention des nuisances réelles plutôt que sur des interdictions systématiques.

Vers un ChatGPT moins censuré ?

Ce changement de cap s'inscrit dans une stratégie plus large d'OpenAI visant à réduire les restrictions sur les requêtes acceptées par ChatGPT. En février dernier, l'entreprise avait déjà annoncé sa volonté de diversifier les perspectives présentées par son IA et de diminuer le nombre de sujets sur lesquels le chatbot refuse de s'exprimer.

Ainsi, ChatGPT peut désormais générer et modifier des images de personnalités publiques comme Donald Trump ou Elon Musk. OpenAI préfère laisser aux utilisateurs le choix d’exclure leurs propres images plutôt que de décider arbitrairement qui peut ou non être représenté par l’IA. En outre, la politique de modération a été modifiée pour autoriser la génération de symboles controversés à des fins éducatives ou informatives, tant qu'ils ne servent pas à promouvoir des idéologies extrémistes.

Désormais, OpenAI assouplit également sa définition de contenu offensant. Auparavant, ChatGPT refusait toute requête modifiant des traits physiques, comme « rendre cette personne plus asiatique » ou « faire paraître cette personne plus corpulente ». Ces types de demandes sont désormais acceptées, soulevant de nouvelles interrogations éthiques.

Quel impact pour l'avenir du digital ?

Cet assouplissement de la modération par OpenAI reflète une tendance plus large dans l'industrie de la tech. Les grandes entreprises, sous pression pour limiter la censure perçue de l'IA, cherchent à trouver un équilibre entre liberté d'expression et prévention des abus. Cela pose plusieurs questions fondamentales pour l’avenir du digital :

  • Un risque accru de désinformation ? Avec moins de restrictions, les deepfakes et images manipulées pourraient se multiplier, posant des problèmes de vérification de l'information.
  • Impact sur les artistes et créateurs ? OpenAI autorise la reproduction de styles de studios comme Pixar ou Ghibli mais interdit toujours l'imitation d'artistes vivants, soulevant des débats sur les droits d'auteur.
  • Un nouveau paradigme de modération ? L’évolution vers une IA plus permissive pourrait servir de modèle à d'autres entreprises, redéfinissant les normes de censure et de contrôle du contenu.

Bien que cette évolution soit présentée comme une avancée vers plus de liberté pour les utilisateurs, elle pourrait rapidement se heurter à des réglementations gouvernementales. Alors que les entreprises de la Silicon Valley, comme Meta ou X (ex-Twitter), adoptent des politiques similaires, OpenAI devra naviguer entre l'ouverture de son IA et la responsabilité qui en découle.

L'avenir du digital se joue en grande partie sur ces choix stratégiques. Une chose est certaine : la modération de l'IA ne sera jamais un débat tranché, et les prochaines années seront cruciales pour définir un cadre éthique viable et accepté par tous.

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