Home/Market news/Doomscrolling : Un défi pour l'industrie du digital et des solutions pour en sortir Doomscrolling : Un défi pour l'industrie du digital et des solutions pour en sortir Dans un environnement numérique où l'information circule sans relâche, la tentation de consulter nos écrans en permanence est omniprésente. Le "doomscrolling", ou l'acte compulsif de faire défiler des contenus souvent anxiogènes, est devenu une habitude répandue. Cette surconsommation d'information a des répercussions non seulement sur la santé mentale des individus mais aussi sur leur productivité. Pour les acteurs du digital, cette problématique soulève des questions cruciales : comment concilier engagement utilisateur, responsabilité sociale et innovation durable ? 2025-03-10Comment Une conception digitale pensée pour capter l'attention Le doomscrolling n'est pas un phénomène accidentel. Il est le résultat direct d'un modèle économique centré sur l'attention. Les grandes plateformes numériques, qu'il s'agisse de réseaux sociaux, d'applications de divertissement ou d'outils de communication, optimisent leurs algorithmes pour prolonger le temps d'engagement. Chaque interaction alimente un cercle vertueux pour ces entreprises : plus de temps passé sur l'application signifie plus de données collectées et des revenus publicitaires accrus. Cependant, cette course à l'engagement n'est pas sans conséquence. Une exposition continue à des contenus polarisants ou alarmistes peut engendrer du stress, une fatigue cognitive et une baisse de la concentration. Ce phénomène devient particulièrement préoccupant dans un contexte professionnel où l'attention est une ressource précieuse. Responsabilité des acteurs du digital : Vers une approche plus éthique Les entreprises du secteur numérique doivent désormais réfléchir à des solutions permettant de limiter ces dérives. Plusieurs initiatives témoignent d'une volonté d'évoluer vers un modèle plus respectueux des utilisateurs : Des acteurs comme Apple et Google proposent des outils natifs tels que "Temps d'écran" et "Bien-être numérique". Ces fonctionnalités permettent de suivre et de limiter le temps passé sur certaines applications. Cependant, elles restent faciles à contourner et nécessitent une démarche proactive de la part des utilisateurs. Certaines entreprises spécialisées développent également des solutions plus rigoureuses. Par exemple, l'application ScreenZen impose un délai de réflexion avant l'accès aux applications les plus chronophages. De son côté, Opal se concentre sur l'optimisation de la productivité en permettant aux utilisateurs de gérer précisément les temps et fréquences d'accès aux plateformes numériques. Quant à l'application Roots, elle propose un "Monk Mode" qui bloque de manière irréversible l'accès aux contenus une fois la limite atteinte, garantissant ainsi un contrôle strict. Une autre approche consiste à concevoir des interfaces plus responsables en réduisant l'utilisation des "dark patterns" – ces mécanismes subtils qui incitent à une consommation prolongée. Certaines entreprises commencent à adopter cette démarche, visant à favoriser des usages plus conscients et maîtrisés, tout en offrant une expérience utilisateur plus transparente et respectueuse. Enjeux futurs pour l'industrie du digital L'avenir du secteur numérique repose sur un équilibre délicat entre performance économique et responsabilité sociétale. Plusieurs dynamiques sont à surveiller : Pressions réglementaires croissantes : Des initiatives législatives telles que le Digital Services Act en Europe imposent déjà plus de transparence et de contrôle sur les pratiques d'engagement des plateformes numériques. Cette évolution pourrait inciter les entreprises à adopter des modèles plus durables. Différenciation par l'éthique : Les entreprises capables d'intégrer des principes de "tech for good" dans leur stratégie pourraient renforcer la confiance et la fidélité des utilisateurs. Cette approche devient un levier compétitif majeur à l'heure où les préoccupations sur la santé numérique gagnent du terrain. Nouveaux modèles économiques : Pour certains acteurs, l'enjeu consiste à repenser la monétisation au-delà de l'économie de l'attention. Les abonnements, les services premium sans publicité et les expériences personnalisées sont autant de pistes explorées pour sortir du modèle actuel. Conclusion Le doomscrolling incarne les dérives d'un modèle digital axé sur l'engagement à tout prix. Face aux attentes croissantes des utilisateurs et aux pressions réglementaires, il est impératif pour les entreprises du secteur de prendre des mesures concrètes. Une approche plus responsable, alliant innovation et bien-être numérique, pourrait bien définir l'avenir du digital dans les années à venir. Newsletter Rejoignez gratuitement la communauté Digimedia et suivez chaque semaine l’actualité Enter your Email address