Un des facteurs clés de cette crainte réside dans le manque de formation. En Belgique, 82% des employés se sentent insuffisamment préparés à utiliser l'IA dans leur travail. Patrice Latine, responsable Data & AI chez EY, souligne que bien que la Belgique soit dans la moyenne européenne en termes d'éducation, il y a un déficit d'investissement dans la formation. "Le succès des agents conversationnels comme ChatGPT et Copilot facilite l'adoption de l'IA, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires."

L'IA déjà présente en Belgique

Malgré cette appréhension, les Belges ont déjà une certaine familiarité avec l'IA. Environ 50% des répondants indiquent que l'IA a déjà fait son entrée dans leurs bureaux, et pour 10%, elle a même transformé leur façon de travailler. En regardant vers l'avenir, 65% des employés estiment que l'IA prendra en charge certaines de leurs tâches, tandis que 19% jugent cela impossible.

"Chaque révolution industrielle, comme celle initiée par l'IA, suscite des craintes sur l'emploi," explique Patrice Latine. "Cependant, l'histoire montre que ces évolutions tendent à transformer plutôt qu'à supprimer les emplois. Par exemple, l'apparition d'Excel n'a pas éliminé les comptables."

Les managers belges se montrent plus optimistes. Près de 47% d'entre eux affirment que l'utilisation de l'IA a déjà permis de réduire les coûts et d'augmenter les bénéfices.

Vers une implémentation réussie de l'IA

Pour réussir l'intégration de l'IA, Patrice Latine énumère plusieurs facteurs essentiels : des formations adéquates, des données de qualité, une organisation prête à accueillir l'IA dans chaque secteur, et une infrastructure technologique solide. "L'IA permet de se libérer des tâches répétitives, améliorant ainsi le bien-être des employés," conclut-il.

Ainsi, bien que l'IA suscite des inquiétudes, une approche bien planifiée et un investissement dans la formation peuvent transformer ces craintes en opportunités, renforçant l'efficacité et le bien-être au travail.