Ericsson regrette que la 5G soit devenue une question politique

Pour Rémi de Montgolfier, le Country Manager BeLux d’Ericsson, il est impératif d’avoir un soutien politique ferme pour le déploiement de la 5G en Belgique, qui a déjà pris du retard. « Nous n’avons pas assez expliqué comment la technologie sera utile », admet-il.

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Après que la Chine ait dominé le réseau mobile pendant des années, l’Europe est à nouveau en lice, notamment avec Ericsson. Le déploiement du réseau 5G de Proximus et d’Orange sera pris en charge par l’entreprise suédoise, en collaboration avec Nokia. Les fournisseurs en sont ravis. Toutefois, la Belgique a pris un sérieux retard par rapport à ses voisins. Aujourd’hui dans le monde, 92 opérateurs proposent une offre commerciale pour le réseau 5G dans 38 pays au total. À la fin du mois de juin, il y avait déjà huit millions de personnes en Corée du Sud et 150 millions en Chine à utiliser le réseau 5G. La Belgique, elle, en est encore loin. « Nous n’aurons pas la 5G avant 2022, voire même 2023. La différence avec d’autres pays européens sera conséquente », regrette Rémi de Montgolfier, le Country manager BeLux d’Ericsson.

Le message du fournisseur est bien clair : il faut faire avancer ce projet. Selon Ericsson, ce projet est bloqué à cause d’un débat politique. « Il manque aujourd’hui d’un soutien ferme du politique. Il est indispensable d’expliquer et de sensibiliser le public. On peut débattre, mais l’agenda n’avance plus car la 5G est devenue un débat politique sans position claire des dirigeants », déplore le responsable.

Rémi de Montgolfier explique que le manque de connaissance sur la question est en partie la cause de ce retard. « Nous n’avons pas assez expliqué comment la 5G sera utile dans la vie de tous les jours », admet Rémi de Montgolfier. Une enquête réalisée par Ericsson dans le courant du mois de juin auprès de 1.000 utilisateurs belges de smartphones a démontré que 58% des Belges estiment ne pas pouvoir démêler le vrai du faux sur ce qui concerne la 5G. Une personne sur deux affirme également avoir forgé son opinion sur le sujet en faisant confiance, en tout cas en partie, à ce qui se disait sur les réseaux sociaux. « Nous avons laissé les réseaux sociaux répondre aux questions qui se posaient, ce qui est une mauvaise nouvelle », explique le patron d’Ericsson. Néanmoins, sept belges sur dix ont exprimé leur souhait d’être mieux informés sur le sujet. Selon l’enquête d’Ericsson, 13% des Belges interrogés compteraient acheter un appareil compatible à la 5G dans les trois à six mois après son lancement, soit environ 500.000 utilisateurs.

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