Apple prié d'ouvrir ses iPhone aux applications de traçage numérique

La France, l’Allemagne et d’autres pays européens ont choisi pour leurs applications de suivi des personnes contaminées par le nouveau coronavirus une technologie qui va à l’encontre des règles de confidentialité édictées par Apple alors que le fabricant américain et Google travaillent ensemble sur le développement de leur propre outil de traçage numérique.

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L’application StopCovid en France et le futur programme développé en Allemagne par l’Institut fédéral Robert Koch, chargé de gérer la crise sanitaire outre-Rhin, auront tous les deux recours à la technologie Bluetooth pour prévenir les personnes ayant été en contact avec un patient atteint du COVID-19. 

Les données recueillies par ces applications peuvent être stockées sur un serveur centralisé ou directement dans les appareils. La France, l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne ont fait le choix de la première méthode. 

Or Apple, qui a fait de la protection des données son cheval de bataille, n’autorise pas sur ses iPhone de telles applications à exploiter la technologie Bluetooth en tâche de fond. 

Mercredi, Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, qui s’est entretenu avec Tim Cook, le directeur général de la firme à la pomme, a exhorté Apple à faire en sorte que les applications de traçage numérique fonctionnent correctement sur les appareils du groupe. 

Il est “de la responsabilité d’entreprises comme Apple de faire tout leur possible pour développer des solutions techniques appropriées afin que les applications nationales fonctionnent. La coordination avec les autorités sanitaires des États membres de l’UE est primordiale”, a-t-il déclaré, cité dans un communiqué. 

Le secrétaire d’Etat au Numérique français, Cédric O, a déclaré cette semaine qu’Apple ne souhaitait pas pour le moment changer ses règles de confidentialité pour permettre à l’application StopCovid d’utiliser le Bluetooth même quand elle n’est pas active. 

En Allemagne, Anke Domscheit-Berg, députée de l’opposition, a fait savoir que la chancellerie était en pourparlers avec Apple, mais qu’aucune solution n’était en vue pour le moment, à l’issue d’un compte-rendu du gouvernement. 

L’Allemagne soutient par ailleurs l’initiative lancée au début du mois par un groupe de 130 chercheurs de huit pays d’une plate-forme paneuropéenne baptisée PEPP-PT (Pan-European Privacy Preserving Proximity Tracing) qui permettra de concevoir des applications de traçage tout en respectant la vie privée des utilisateurs. 

“Cette solution nécessite le stockage central de données anonymisées, mais représente une approche viable en termes de protection et de sécurité des données”, a déclaré jeudi Tankred Schipanski, porte-parole sur le numérique du parti conservateur d’Angela Merkel.

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