Apple lance sa propre identification en ligne et arrête iTunes

Apple a lancé lundi “Sign In With Apple”, sa propre fonction d’identification en ligne, rivale de celles de Facebook et Google, en mettant en avant la protection des données de ses utilisateurs pour tenter de se distinguer de ses concurrents.

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Le groupe va par exemple renforcer les contrôles sur le suivi de la localisation de ses utilisateurs. Lorsque ceux-ci s’identifient avec leur profil Google ou Facebook sur des applications tierces, ces dernières transmettent souvent avec Google et Facebook des données importantes, une pratique à laquelle Apple dit vouloir mettre fin. Le groupe californien explique aussi avoir créé un système permettant aux utilisateurs de générer une adresse de messagerie électronique aléatoire et unique pour chaque application afin que les utilisateurs n’aient pas à révéler leur véritable adresse. 

Apple a parallèlement annoncé la disparition de l’application iTunes pour ses ordinateurs Mac. Lancée en 2001 par Steve Jobs, pour permettre de transférer des fichiers sur l’iPod, alors tout nouveau produit du groupe, iTunes s’était considérablement enrichie au fil des ans: l’application permettait notamment d’acheter et de gérer sur son Mac des catalogues de chansons, films et autres contenus, de réaliser des sauvegardes ou encore de mettre à jour les appareils mobiles du groupe. Apple a expliqué qu’iTunes serait remplacée par des applications indépendantes dédiées respectivement à la musique, à la vidéo et aux podcasts. 

Ces annonces ont eu lieu au premier jour de la conférence annuelle organisée par le groupe pour les développeurs d’applications. L’App Store est l’un des principaux moteurs de l’activité de services d’Apple, une division qui a généré un chiffre d’affaires de 37,1 milliards de dollars (32,6 milliards d’euros) l’an dernier. Apple prélève une commission sur les ventes d’applications et d’abonnements réalisés depuis son magasin en ligne, une pratique désormais mise en cause par certains concurrents et qui est visée par plusieurs procédures judiciaires. 

La journée de lundi a aussi donné l’occasion au groupe de présenter une nouvelle version de son ordinateur de bureau Mac Pro, une machine puissante destinée entre autres aux professionnels de l’image, qui sera vendue 6.000 dollars (5.330 euros environ). Le Mac Pro ne s’est jamais vendu en grandes quantités mais il constitue un enjeu important pour le groupe en terme de réputation et d’innovation. 

La conférence annuelle des développeurs d’Apple s’ouvre alors que le groupe fait l’objet d’un intérêt accru des autorités de la concurrence et de la justice aux Etats-Unis, tout comme plusieurs autres grands groupes de hautes technologies. Deux sources ont déclaré à Reuters que le département de la Justice était compétent pour lancer une éventuelle enquête antitrust sur Apple dans le cadre d’un examen plus large des pratiques commerciales du secteur, qui vise aussi, entre autres, Facebook et Alphabet, la maison mère de Google. La Cour suprême des Etats-Unis a autorisé le mois dernier l’examen par la justice américaine d’une plainte de consommateurs accusant Apple de monopole sur le marché des applications pour iPhone lui permettant de pratiquer des prix excessifs. Spotify Technology, dont le service musical est en concurrence avec celui d’Apple, a aussi déposé une plainte contre Apple auprès des autorités européennes de la concurrence en mettant en cause ses pratiques. 

En attendant l’issue de ces dossiers, la prochaine version du système d’exploitation d’Apple, iOS 13, est censé permettre de télécharger et de lancer plus rapidement des applications. Le directeur des logiciels du groupe, Craig Federighi, a annoncé lors de la conférence la sortie de nouveaux outils permettant d’adapter facilement des applications pour iPad et iPhone sur les Mac, sans avoir à récrire complètement le code. Selon lui, les développeurs pourront, en cochant simplement une case, commencer à adapter une application pour iPad afin de la rendre utilisable sur un Mac. Cette nouveauté pourrait favoriser l’enrichissement du catalogue d’applications disponibles pour le Mac tout en assurant au groupe de nouvelles opportunités de chiffre d’affaires. 

Parmi les nouveautés annoncées lundi figurent aussi la possibilité pour les possesseurs d’Apple Watch d’acheter des applications directement depuis leur montre connectée. Le groupe américain mise sur les services pour compenser un ralentissement des ventes d’iPhone, qui ont subi leur première baisse annuelle durant la période des fêtes de fin d’année. Malgré ce ralentissement, les ventes d’iPhone et d’iPad restent plus de dix fois supérieures à celles du Mac, amenant nombre de développeurs à privilégier le système mobile iOS du constructeur au détriment de son système d’exploitation pour ordinateur MacOS. 

 

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