Le Parlement européen insiste pour que Zuckerberg s'explique

Le Parlement européen a insisté mercredi pour que le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, vienne s’expliquer sur l’affaire de détournement de données au profit de Cambridge Analytica qui a touché près de trois millions d’Européens.

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Facebook doit garder à l’esprit que les parlementaires européens jouent un grand rôle dans l’élaboration de la réglementation qui encadre les réseaux sociaux et les plateformes numériques, a dit la semaine dernière le président du Parlement européen, Antonio Tajani, dans une lettre à Zuckerberg afin que ce dernier vienne participer à un débat en séance plénière à Strasbourg.

Envoyer devant le Parlement un cadre de l’entreprise ne suffira pas, avait-il ajouté.

« Cette affaire est trop importante pour la traiter comme une affaire classique », a affirmé mercredi devant un groupe de parlementaires la commissaire européenne à la Justice.

Vera Jourova, qui a eu la semaine dernière une discussion « constructive et ouverte » avec la directrice générale adjointe de Facebook, Sheryl Sandberg, a prévenu cette dernière que « Zuckerberg ferait mieux d’accepter l’invitation du Parlement européen ». « Andrus Ansip (vice-président de la Commission en charge du marché numérique unique) considère cette invitation comme le moyen de rétablir la confiance », a-t-elle ajouté.

Une autre parlementaire européenne, Sophia in’t Veld, a estimé que Zuckerberg « serait bien avisé de se présenter devant le Parlement en guise de respect pour les Européens ».

Facebook n’a pas souhaité faire de commentaire.

Le PDG du réseau social a été entendu pendant deux journées par des commissions du Congrès des Etats-Unis. Zuckerberg a notamment rejeté l’idée selon laquelle les utilisateurs n’ont pas un contrôle suffisant de leurs données et n’a pas pris d’engagement quant au soutien que pourrait apporter Facebook à un changement de législation.

Le 25 mai doit entrer en vigueur une réglementation européenne sur la protection des données personnelles exigeant que les sociétés offrent à leurs utilisateurs « un droit à la portabilité », autrement dit le droit d’emporter ses données avec soi.

Facebook est en pleine tourmente depuis qu’il est apparu que les données de 87 millions de ses utilisateurs avaient été détournées au profit de Cambridge Analytica, un cabinet britannique de conseil politique ayant notamment travaillé pour Donald Trump lors de la dernière campagne présidentielle aux Etats-Unis.

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