Votre site/app est-il en règle avec les nouvelles décisions européennes en matière d’accessibilité?

Le parlement européen a adopté fin 2016 une directive européenne d’accessibilité. De quoi s’agit-il et comment vous y conformer à temps ? Découvrez-le en 7 questions !

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1.    Quels sites sont concernés ?
La plupart des sites web du secteur public devront suivre des règles internationales d’accessibilité afin d’être faciles à utiliser pour tout visiteur, même les visiteurs âgés ou handicapés. Chaque pays se doit de transposer à temps la directive, et prévoir un organisme de contrôle.
D’autres services digitaux sont concernés quant à eux par l’Acte européen sur l’accessibilité (EAA), datant de 2015. Il encadre, sans directive à ce jour, l’accessibilité de services numériques non publics tels que transport, télécommunication, e-commerce, banque. 


2.    Quels délais pour se mettre en ordre avec la directive ?
Les sites du secteur public créés après 2018 doivent être conformes d’ici septembre 2019.  Si le site est actuellement en ligne, son contenu doit être conforme d’ici septembre 2020.  Les applications mobiles du secteur public ont, elles, jusque 2021 pour se mettre en ordre. Il existe quelques exceptions, par exemple pour les contenus multimedia.


3.    Comment vérifier rapidement si votre site/app est accessible ?
En 3 tests, vérifiez si vous êtes parmi les 15% des sites belges accessibles (Etude Anysurfer 2015) ?


A. Agrandissez les caractères de votre site jusqu’à 200% (CTRL+ ou pomme+). Du texte se superpose ou devient illisible ? Vous ne pouvez plus cliquer sur certaines zones ?
B. Coupez le son. Vous ne comprenez plus vos vidéos sans le son ? 
C. Tentez de naviguer partout dans votre site et d’activer toutes les fonctionnalités… sans souris ni pavé tactile ! Uniquement via la touche TAB de votre clavier. Vous êtes perdus ? Vous atteignez difficilement ou pas du tout certains éléments (sous-menus, onglets, boutons, fenêtres pop-up…) ? 
Si vous avez passé ces 3 tests avec succès, vous avez peut-être peu d’efforts à faire pour rendre votre site accessible. Le premier : consulter un expert en accessibilité qui établira un diagnostic théorique et pratique plus précis. 


4.    L’accessibilité, pour quoi faire ?
On peut bien sûr attendre le dernier moment, le premier bad buzz ou peut-être la première amende, pour se conformer dans l’urgence à la directive. 
            
Mais pourquoi attendre pour satisfaire 80 millions d’Européens atteints de handicap et toutes les personnes en situation de handicap temporaire (suite à un accident, une maladie, un environnement de navigation web bruyant ou au contraire silencieux…) ? Pourquoi ignorer les besoins des quelque 700.000 personnes âgées de 65+ qui utilisent aujourd’hui la banque en ligne en Belgique, ou des quelque 300.000 séniors belges qui font des achats en ligne (statistiques fgov.be 2016) ? 
Rendre un site accessible, c’est aussi améliorer son référencement et sa consultation mobile. Rendre un site accessible, c’est faciliter son utilisation par les visiteurs de langue étrangère. Un site accessible est aussi plus pratique pour une navigation par la voix – le mode d’interaction de demain. L’internet des objets et l’intelligence artificielle bénéficient également de l’accessibilité. 


5.    Comment assurer l’accessibilité à moindre coût ?
Pour réduire les coûts liés à l’implémentation de l’accessibilité, le mieux est de suivre les règles internationales WCAG 2.0 AA dès la conception du site ou de l’application. Repousser l’accessibilité à la prochaine maintenance multiplie jusqu’à 3 fois les coûts.


6.    Par quoi commencer ?
Des règles internationales, appelées WCAG2.0 AA, détaillent comment rendre chaque élément d’un site accessible, qu’il s’agisse des menus de navigation, des formulaires, des tableaux de données, des images, des vidéos, du contenu rédactionnel, etc. L’architecte d’information, le designer, le développeur, le rédacteur… tous ont des règles précises à suivre pour assurer un accès facile et agréable aux contenus pour tous.
 
A l’instar de la règle de la touche TAB, on compte environ 60 règles génériques et plus de 500 techniques à appliquer… C’est dire si l’aide d’un consultant spécialisé peut s'imposer.


7.    Comment tester en profondeur ?
Si le site existe déjà, des protocoles de test plus ou moins automatisés permettent d’identifier les erreurs d’accessibilité.

 
Tester le site auprès de personnes porteuses de handicap et de personnes âgées est également indispensable, non seulement pour compléter le contrôle semi-automatisé, mais également pour combler le trou entre théorie internationale et pratique quotidienne. Le test en conditions réelles de navigation permet aussi de priorétiser les actions de correction en fonction de ce qui est réellement bloquant pour l’utilisateur final, au-delà d’une conformité théorique.

Par Régine Lambrecht - Anais Digital

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