Avec Jack, les utilisateurs (re) découvrent le plaisir d’attendre un message. Car le temps est aussi une émotion. Imaginez la scène : vous recevez sur votre portable un message d’un de vos proches, mais impossible de l’ouvrir avant une date et une heure fixées à l’avance par l’expéditeur. Mieux : vous ignorez le moment précis auquel vous pourrez prendre connaissance du contenu. Seul indice : un décompte sous la forme d’une barre de progression. Pendant ce temps, le destinataire a tout le loisir d’imaginer ce que pourrait contenir ce message. Redécouvrir le plaisir d’attendre : voilà exactement ce que propose l’application Jack, disponible depuis mi-septembre sur l’App Store et Google Play.

A contre-courant

Avec le développement des technologies mobiles ont émergé des dizaines d’applications qui misent sur l’instantanéité. Cette approche présuppose une disponibilité permanente des utilisateurs… ce qui est pourtant rarement le cas. Le moment que choisit l’expéditeur pour envoyer son message n’est pas forcément le plus approprié pour le destinataire.

Jack entend bousculer ces pratiques et réintroduire une notion que la plupart des utilisateurs de smartphones avaient oubliée : le plaisir d’attendre. L’attente déclenche en effet de nombreuses émotions : souvenez des heures passées à deviner ce qui se cachait dans les cadeaux sous le sapin de Noël, de vos rêves les plus fous avant le tirage du Lotto ou de l’excitation en attendant la réponse à une letter postée quelques jours plus tôt. Avec Jack, prendre le temps redevient un plaisir.

Texte, photos et vidéo

L’application Jack est téléchargeable gratuitement sur l’App Store pour les utilisateurs d’un iPhone et sur Google Play pour ceux qui préfèrent Android. Les messages sont rebaptisés des « Jack » et peuvent contenir du texte, des photos et de la vidéo. L’expéditeur peut envoyer un Jack à la personne de son choix, sans se soucier de savoir si celleci a déjà installé l’application sur son appareil : elle recevra un sms l’informant qu’un Jack l’attend et l’invitant à télécharger l’appli pour en découvrir le contenu… quand celui-ci sera prêt à être ouvert.

Toute l’originalité de Jack reside dans cette option : l’expéditeur peut choisir le moment précis où son message pourra être ouvert.

Dans une heure, dans un jour, dans un mois, dans deux ans, etc. Un même message peut d’ailleurs être envoyé à plusieurs destinataires qui en découvriront donc le contenu simultanément.

Equipe belge 100% dédiée

L’application a été imagine par le belge Jack Abrams. Se décrivant lui-même comme un « créateur enthousiaste » qui a déjà monté plusieurs affaires dans

des secteurs aussi variés que la gestion patrimoniale, le karting ou les gaufres, celui-ci a rassemblé une équipe de développeurs expérimentés entièrement dédiée au projet Jack. Parmi ceux-ci figure notamment Melvyn Hills, le créateur des applications Frontback et Checkthis. Les développeurs sont également associés au sein du projet Jack, à l’instar de l’agence de communication digitale Mountainview qui, outre un investissement financier, supervise la stratégie de communication.

Les initiateurs du projet ont pu lever plus de 600.000 euros auprès d’investisseurs privés. L’objectif est de pouvoir travailler sereinement pendant une dizaine de mois sur le développement de l’application, son évolution et l’ajout de nouvelles fonctionnalités. L’équipe vise la barre du million d’utilisateurs pour la fin de l’année 2016. Plusieurs modèles économiques sont à l’étude pour rentabiliser l’application toujours entièrement gratuite à l’heure actuelle. Parmi les pistes étudiées : la possibilité de rendre payante la garantie de conservation des messages au-delà d’un an. D’autres partenariats avec des personnalités du show business, des marques automobiles et des sociétés actives dans la vente de tickets pour des événements sont également en cours de discussion.

L’équipe de Jack sera en outré présente au Web Summit qui se tiendra à Dublin du 3 au 5 novembre prochain pour vanter le potentiel de l’application auprès des professionnels des nouvelles technologies.