100.000 emplois en 5 ans grâce aux start-ups ? Mais pourquoi ne pas viser 200.000 ?

Imaginez : vous êtes en réunion et vous développez une idée innovante de produit ou de service avec votre équipe. Selon le planning, vous devez commercialiser l’idée dans un délai de soixante jours si vous souhaitez toucher un tout nouveau segment. Prêt à vous lancer? Ou pas ?

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Par Michel Splint, expert cloud chez IBM

Le scénario ci-dessus peut prendre deux directions. Une start-up utiliserait aujourd’hui le cloud pour soutenir le produit, développer une app et organiser les processus logistiques. Pour une entreprise établie et habituée à fonctionner dans le cadre d’une infrastructure TIC classique, ce scénario est totalement irréaliste. Et de nouvelles idées finissent souvent à la corbeille, par frustration face à la rigidité du département TIC. 

De plus en plus de start-ups articulent tout leur modèle d’affaires autour du cloud. Quelques clics de souris et un abonnement leur permettent d’augmenter rapidement leur capacité, parfaitement en phase avec leurs besoins. Le cloud est flexible et donc taillé sur mesure pour les starters intelligents. Les entreprises établies peuvent retrouver leur flexibilité en suivant de près les activités des starters sur le cloud. Elles peuvent en apprendre énormément.  

La semaine passée, certains représentants de start-ups belges ont transmis le « Belgian Startup Manifesto » au ministre chargé de l’Agenda numérique, Alexander De Croo. Ce manifeste reprend cinq demandes concrètes aux pouvoirs publics visant à permettre la création de 10.000 start-ups et de 100.000 emplois dans les cinq prochaines années. Une de ces demandes porte sur la nécessité, tant pour l’enseignement que pour la société, de consentir des efforts pour apprendre aux jeunes à programmer et à entreprendre. Dans ce contexte, la technologie cloud se voit attribuer un rôle particulier. IBM apporte un appui technologique aux start-ups par le biais de son Global Entrepreneur Program for Cloud Startups, dont la valeur atteint jusqu'à 120.000 dollars par start-up pour la première année.

Le cloud est bien plus qu’une solution TIC

À l’horizon 2016, le cloud sera plus important pour les cadres que pour le personnel TIC. L’idée que le cloud est bien plus qu’une solution TIC s'impose d’ailleurs dans la plupart des entreprises. Les consommateurs utilisent la technologie pour streamer leur musique préférée, les travailleurs partagent des informations à l’échelle planétaire et organisent des réunions virtuelles. Les professionnels du marketing utilisent l’analyse intelligente de données dans le cloud pour se faire une meilleure idée du comportement de leurs clients. Le cloud a donc largement dépassé les murs du département TIC. Mieux encore : il permet aux entreprises intelligentes de déceler de nouvelles opportunités, de percevoir de nouvelles tendances qu’elles ne cernaient pas auparavant ou d’appréhender de nouveaux segments de marché.

Les start-ups en plein essor et les entreprises établies utilisent le cloud de trois manières :

  • En tant qu’écosystème. Ces entreprises voient le cloud comme une plateforme de collaboration. Les spécialistes TIC, les cadres, les employés et les développeurs travaillent dans le cloud d’une manière adaptée à leur rôle spécifique au sein de l’organisation. Les développeurs peuvent créer de nouvelles applications, les cadres et les employés peuvent s’y inscrire à de nouveaux services cloud et les CIO peuvent y développer, y acheter et y administrer de nouveaux services. Les entreprises achètent ainsi leurs services dans une boutique virtuelle et les combinent pour en faire un ensemble spécifique qui correspond parfaitement à leurs activités.
  • En tant que plateforme. À l’époque d’Internet, les entreprises pouvaient faire appel à différentes technologies pour développer de nouvelles applications. Il était simple d'intégrer de nouvelles apps dans une infrastructure TIC existante par le biais d’une plateforme centrale. Rien n’a vraiment changé à l’ère du cloud.
  • En tant que modèle d’affaires. Le cloud est une seconde nature pour les start-ups. Les entreprises établies perçoivent les avantages du cloud, mais ne savent pas comment elles doivent se transformer pour devenir une organisation intégrée. Elles travaillent aujourd’hui en silos, comme le marketing, le service commercial, le service juridique, le service des achats, le service à la clientèle... Les entreprises qui réussissent sont intégrées, afin de partager et de tirer pleinement parti de l'expertise de tous les départements, d'arriver à de nouvelles conclusions et de discerner des opportunités. 

Les start-ups sont petites et dynamiques. Elles voient dans le cloud un partenaire idéal pour accompagner leur croissance. Les entreprises établies sont peut-être plus lourdes et lentes que les start-ups, mais elles retrouveront leur efficacité dans le futur grâce au cloud. Selon le « Belgian Start-up Manifesto », les start-ups peuvent créer 100.000 emplois en cinq ans. Les entreprises établies doivent se comporter comme des start-ups si elles veulent tirer parti des avantages du cloud. Nous créerons ainsi peut-être 200.000 emplois en cinq ans.

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