Co.Station dépose le bilan!

Lancée en grande pompe en avril 2014 par Edouard Cambier (SeedFactory), la structure qui se présentait comme un post-accélérateur a déposé le bilan. Les coulisses d’un naufrage après à peine 6 mois d’activité, avec la réaction en exclusivité de l`ex directeur financier, Thierry de Molinari.

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Avec une superficie de 2.200 m2 en plein coeur de Bruxelles, les co-fondateurs de Co.Station avaient vu grand, peut-être trop. Dès le départ cette structure positionnée comme un accélérateur s’est destiné à des structures dégageant plus de 500.000 à 1 million d’€ de chiffre d’affaires a donc du faire face à un marché peu mature pour ce type d’offre. Pourtant selon Edouard Cambier, co-fondateur, «Les bureaux étaient loués, le problème n’est pas venu de là». Mais alors, qu’est-ce qui a précipité la chute du nouveau fleuron de l’écosystème belge en la matière ? 
On comprend mieux le naufrage en analysant les comptes de la société. Co.Station tablait sur trois types de revenus : les loyers perçus, les services et des commissions sur les levées de fonds. Pour l’immobilier, les revenus attendus étaient de 700.000 euros, mais ceux-ci n’ont semble t’il pas atteints 10% des prévisions établies. Concernant les commissions sur les levées de fonds, aucune n’a pu être effectuée jusqu’à son terme. Les services étaient en réalité le seul secteur qui a donné un peu de satisfaction. La société était capitalisée à hauteur de 2 millions via une holding basée au Luxembourg, mais seuls 850.000 euros ont été libérés. Ils ont servi à payer la garantie locative de 330.000 euros et à réaliser les différents aménagements du lieu et payer divers salaires. Il semblerait donc que les associés avaient trop peu capitalisé la société et avaient nettement surévalués les recettes, au point d’être à sec 6 mois après le démarrage de l’entreprise. 
Selon certaines sources proches du dossier, c’est le directeur financier Thierry de Molinari, ami d`enfance d`Edouard Cambier, qui aurait précipité le dépôt de bilan. Edouard Cambier confirme que la structure s’est séparée de celui-ci le 18 août dernier pour des «questions de confiance ». Il serait accusé d’avoir mené la grande vie sur les deniers de la société et serait mis en cause pour sa gestion hasardeuse. Thierry de Molinari réfute toutes ses accusations. « Si j’avais voulu partir avec la caisse, celle-ci était déjà vide ». Thierry de Molinari ajoute qu’il était caution à titre personnel concernant le loyer, et insiste sur le fait qu’il n’a rien gagné dans cette affaire ; il y aurait surtout laissé de l’argent et est toujours officiellement actionnaire de la société. Néanmoins, des poursuites à son encontre pour abus de biens sociaux et escrocquerie seraient engagées.
Thierry de Molinari lui, justifie les pertes en raison d’une demande très faible et d’une réactivité du marché qui a déçu les fondateurs : «Il y a eu beaucoup d’enthousiasme autour du projet, mais personne ne voulait venir ». La concurrence déloyale émanant des incubateurs financés par le secteur public, pratiquant des tarifs défiant toute concurrence, aura aussi joué un rôle déterminant dans cette histoire.
Les versions divergent donc sur la banqueroute de ce qui devait devenir un formidable tremplin pour les jeunes entrepreneurs belges. Au-delà des considérations financières, on peut simplement regretter la disparition de Co.Station et de l’espoir ambitieux qu’il avait suscité.
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