Les mutations orchestrées par le passage au numérique ne sont en effet pas sans conséquences, elles demandent une adaptation de l’ensemble de la chaîne du livre, du travail avec les auteurs sur les manuscrits à la distribution des livres digitaux. Réalisée auprès de 535 professionnels du livre, l’enquête révèle des résultats étonnants.

Si les livres numériques remportent un succès de taille auprès du grand public, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, il est surprenant de constater que 60% des professionnels du livre ne lisent jamais sur supports digitaux ! La situation s’accentue si les professionnels francophones seuls sont considérés, puisque 70% d’entre eux ne lisent jamais de livres numériques. Seuls 3% des professionnels indiquent par ailleurs avoir abandonné la lecture papier au profit du digital ; un taux qui passe à un peu plus de 1% pour les francophones. Les supports de lecture privilégiés par ces convaincus du numérique sont, à part égale, les tablettes et liseuses.

À la question de savoir comment ils se représentent le numérique, 96% des sondés le perçoivent positivement et comme un phénomène durable. Parmi ceux-ci, 81% pensent que le livre numérique cohabitera avec le livre papier, alors que 15% estiment qu’il s’y substituera, une opinion qui semble légèrement moins prégnante parmi les professionnels européens.

Les récentes mutations qu’a connues le secteur du livre semblent donner raison au spécialiste du numérique puisque l’édition belge aura connu son lot de bouleversements en 2013 avec la récente faillite du Cri, la reprise d’André Versailles par la Renaissance du Livre, les problèmes financiers d’Onlit ainsi que la progression de Lemaitre Publishing, seul éditeur numérique du territoire à tirer son épingle du jeu.