Sites de rencontres : 1 idée, 2 méthodes

Le premier est belge et fêtera bientôt ses dix ans d'existence, le second est français et est de 5 ans son cadet. Rendez-Vous se targue d'être le premier site de rencontres en Belgique, alors que Meetic occupe cette place au niveau européen. Analyse de deux conceptions très différentes de la rencontre en ligne.

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Né en 1997 sous l'impulsion d'Alexandre Baudoux, Rendez-Vous n'est au départ qu'un terrain d'essai pour l'équipe de B. On the Net. La webagency, dans laquelle Emakina a pris une participation de 50 % (sans Rendez-Vous, qui était devenue auparavant une société à part), a ainsi développé quelques sites « pour son propre compte », histoire de tester les nouvelles techniques du Web émergent.
 
On lui doit notamment EuroTV, BD Paradisio et… Rendez-Vous. Presque contre toute attente, le succès est très vite au… rendez-vous. A tel point qu'en 2003, le site, qui était auparavant gratuit, devient payant. Tarif : 1 SMS surtaxé (1 euro) le mois. Depuis, la grille tarifaire a évidemment évolué, les prix viennent d'ailleurs tout juste d'être à nouveau réajustés: 8 euros pour 1 mois pour les hommes, mais 2 euros pour la même période pour les femmes. Les formules d'abonnement, payables par carte de crédit ou virement, ont également été revues. Pendant 6 ans donc, le site Rendez-Vous n'a vécu que de la publicité. Et lors du passage au payant, Alexandre Baudoux expliquait que les sommes récoltées lui permettaient de rentrer dans ses frais et de miser davantage sur l'aspect technique, histoire de mettre matériel et logiciel en phase avec la cadence infernale du site. Mais il n'était toujours point question de bénéfice...
 
Le site, qui tenait depuis des années le leadership en Belgique, était-il menacé d'obsolescence faute de moyens ? L'arrivée du poids lourd Match.com (32 pays, 18 langues et plus de 15 millions de membres) et du fringant Meetic aurait pu envoyer Rendez-Vous définitivement au tapis. Or, à l'heure actuelle, il n'en est rien.

Deux conceptions différentes

Meetic, c'est l'œuvre d'un homme, le Français Marc Simoncini. Il crée en 2001 la société Ilius, qui lancera quelques mois plus tard, en avril 2002, le service de rencontres en ligne Meetic (été 2002 pour la Belgique). Le site croît de manière exponentielle: le chiffre d'affaires tend à doubler chaque année et Meetic peut se targuer d'être présent dans 17 pays dont deux hors Europe, suite à des rachats: le Brésil et la Chine. Même si, en Belgique, Meetic n'est toujours pas parvenu à prendre la première place. Et ce n'est pas faute de multiplier les partenariats (derniers en date : Mobistar et Proximus pour le service mobile). Les secrets de la réussite pour la start-up française ? Primo, faire payer les membres : pour Simoncini, le web gratuit est une énorme erreur !
 
A partir de 2007, la parité hommes-femmes étant presque atteinte au sein des membres, ce sera d'ailleurs également au tour des femmes de payer. Deuzio, grandir, à tout prix : partenariats tout azimut, introduction en bourse (en 2005, ce qui a permis au site de lever plus de 80 millions d'euros) et rachats. Evidemment, tout cela repose sur une mécanique bien rodée : tout ce qui concerne l'Europe, ou presque, se fait à Paris et les banques de données sont mutualisées. Cette centralisation est pour beaucoup dans les performances de Meetic, dont les employés venant de toute l'Europe travaillent tous à Paris. Et c'est là que repose sans doute le défaut « belge » du service: trop international ! On le sait, nos compatriotes ont un faible pour les aliments à leur sauce… Et puis, il y a sans doute aussi une question de prix : 8 euros par mois maximum chez Rendez-Vous pour les hommes (1 mois), contre 9,95 euros… minimum chez Meetic pour la même gent masculine (abonnement 12 mois - voir tableau). Pour un service globalement très similaire.

Par ailleurs, il faut souligner que Rendez-Vous est un site « sympathique » (dixit son nouveau marketing manager, Filip Roetjens), soit un site de rencontre au sens large, pas uniquement un « faiseur de mariage ». Meetic, au contraire, ne v
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