Interview : l'IDTV doit faciliter la créativité

Voilà déjà cinq ans que Philips a fermé ses installations de production de téléviseurs et de décodeurs à Hasselt. Certains spécialistes ont cependant  décidé de lancer leur propre entreprise de consultance et de logiciels, Zappware. L'entreprise emploie aujourd'hui 24 personnes, spécifiquement pour des solutions relatives à l'IDTV.

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La télévision numérique interactive (IDTV) est à présent largement disponible sur le marché. Certaines applications ne semblent pourtant pas avoir dépassé le stade du banc d'essai. Ce métier – qui se situe sur une ligne de rupture entre opérateurs, broadcasters, maisons de production, agences et grandes marques – nécessite encore beaucoup d'innovations. « Nous comblons le fossé entre l'infrastructure et le contenu. Il s'agit d'une question technique que nous maîtrisons très bien et que nous ‘épargnons' ainsi aux entreprises de contenu », explique Koen Swings, Managing Partner de Zappware. Aux côtés de Jan Stinissen, il a créé il y a cinq ans cette entreprise de consultance qui se consacre entièrement à l'IDTV.

Jusqu'à présent, les réalisations comprennent entre autres le développement et l'intégration de logiciels pour les décodeurs IDTV de Telenet, mais aussi l'enrichissement de formats de programmes comme ‘Peking Express' (Kanakna pour SBS) avec toutes sortes d'informations interactives sur les candidats... « Nous ne sommes pas une boîte de contenu », clame haut et fort Koen Swings. « Nous nous chargeons parfois de la postproduction de manière conceptuelle. » Zappware poursuit une stratégie claire : développer un cas de référence avec ces projets nationaux, qui pourra être valorisé à l'étranger.
 
Internet et TV

L'arrivée de l'IDTV a violemment bouleversé le paysage télévisuel. « Le schéma classique d'un seul opérateur et d'une série limitée de chaînes a été profondément modifié », souligne Koen Swings. D'un côté, Internet a suscité une attente de ‘contenu libre', en s'engageant toujours un peu plus loin sur la voie d'un modèle ‘média'. De l'autre côté, les téléspectateurs sont de plus en plus nombreux à espérer pouvoir tout regarder à la demande, comme c'est le cas sur Internet.

D'après Koen Swings, cette évolution ne sera toutefois pas trop dramatique : « L'univers télévisuel a évolué de la sorte au nom d'un bon modèle business. La technologie Internet est tout autre, mais le modèle business reste en grande partie identique. » Entre-temps, ce sont surtout les opérateurs télécoms qui sont devenus les pionniers de la nouvelle technologie, tandis que le marché des annonceurs semble pour l'instant méfiant. « Nous constatons une part de conservatisme dans les agences. Mais la télévision reste évidemment un média connu et populaire », conclut-il.
 
Concepts créatifs

Après les opérateurs, les télévisions sont maintenant en pleine exploration des possibilités interactives. L'activité des annonceurs et des prestataires de services est actuellement limitée, mais, d'après Koen Swings, ils devraient former à terme le marché le plus important. « On cite souvent le taux de pénétration de 20 % comme seuil pour être vraiment intéressant aux yeux des annonceurs », dit-il. Selon les initiés, nous devrions franchir le cap des 10 % à la fin de cette année encore, de sorte que tout reste possible.

Pour finir, le nouveau paysage de l'IDTV offrira de nombreuses opportunités. La demande émane déjà des agences et des annonceurs. « Certains annonceurs n'ont pas peur d'emprunter des raccourcis pour des projets novateurs. Par ailleurs, les maisons de productions se mettent de plus en plus souvent à la recherche directe de sponsors », conclut Koen Swings.

Jan-Frans Lemmens

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