Cartographie de l'Internet en Belgique: l'étude qui fâche!

Email-Brokers dresse le portrait mitigé du paysage Internet de notre pays. Basé sur une montagne de chiffres compilés et analysés, le Baromètre Internet revient sur les manquements de l’économie Internet belge et le peu de moyens consacrés par nos politiques à un secteur commercial clé. Analyse.

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Six mois après la première publication de son "Baromètre Internet", le spécialiste de l'email marketing Email-Brokers dresse à nouveau le portrait affligeant de l’Internet belge.

Premier constat: la publication du premier baromètre dénonçant le nombre astronomique de sites illégaux (99%) aura eu le mérite de faire bouger les choses, car le nombre d'infractions est heureusement tombé de 99 à 74 %. Le nombre de mises à jour de sites web est passé de 7 % en moyenne par trimestre à 25 % (soit 100.000 sites!) depuis la précédente édition du baromètre. Pour autant, la Belgique demeure le maillon faible de l’UE et rate de nombreuses opportunités d’emploi et en matière économique en partie à cause du manque d’incitants des autorités gouvernementales.

"Il convient de faire comprendre aux professionnels et aux politiciens que l’immense potentiel du web en matière d’emploi et de PIB est toujours gaspillé en Belgique", analyse William Vande Wiele, CEO d'Email-Brokers.

Second constat: le nombre de sites qui ont fermé leur porte (14.700) est plus important que le nombre de nouveaux sites qui est apparu sur la Toile (9.700) entre septembre 2011 et janvier 2012, même si l'étude révèle dans la foulée que la plupart de ces nouveaux sites sont des e-Shop!

Troisième constat: la cartographie révèle un fossé numérique entre la Flandre et la Wallonie : la plupart des sites Internet se trouvent à Anvers (18 %), en Flandre orientale (13 %) et occidentale (12%), ainsi qu’à Bruxelles (16 %), tandis que seule la province de Liège (9 %) se situe au-dessus de la moyenne wallonne.

Dans la région de Bruxelles et les provinces d’Anvers, de Namur, de Flandre orientale et occidentale, et du Brabant flamand et wallon, seuls 38 à 42 % des entreprises disposent de leur propre site web. Avec 26 %, le Hainaut est le grand "perdant" de cette compétition, suivi par Liège (29 %), le Luxembourg (33 %) et le Limbourg (35 %).

Dernier constat: le baromètre comptabilise 27.500 sites d’e-commerce en Belgique. Une fois de plus, c'est la Flandre qui tire le marché vers le haut ave de fortes disparités entre les régions: 67 % de tous les sites d’e-commerce proviennent de la Région flamande (plus de 18.500) contre seulement 21 % de la Région wallonne (environ 5.800), alors que la Région de Bruxelles-Capitale compte 3.200 sites au total, ce qui représente déjà 12 % de l’ensemble des sites d’e-commerce belges.

Un résultat jugé dramatique par Email-Brokers comparé aux autres pays d'Europe. "Trop peu d’entreprises disposent de sites web leur servant de vitrine et profitent des opportunités qu’offre l’e-commerce. Notre pays va continuer à s’affaiblir tant que l’Internet ne sera pas considéré comme un partenaire économique essentiel par nos dirigeants", conclut William Vande Wiele. Ce déficit e-commerce draine par conséquent d’énormes flux d’argent vers des entreprises étrangères qui auraient pu être investis ici! Car l’économie de l’Internet crée 2,6 emplois pour chaque poste "hors ligne" perdu. Les pays qui l’ont compris et où l’Internet représente 6 à 9 % du PIB – comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et la Grande-Bretagne – ont bien moins souffert de la crise économique que nous, constate l'étude.

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