La télévision occupe actuellement quelques-unes des meilleurs fréquences disponibles, allouées il y a bien longtemps, alors qu'il n'existait que très peu d'usages alternatifs. Mais ces fréquences sont éparpillées à travers le spectre. Ce système est tellement inefficace qu'à peine 50% du spectre ont effectivement été utilisés à un quelconque moment donné. Le passage de l'analogique au numérique libérera une série de fréquences, offrant des opportunités sociales et économiques à ne pas manquer.

La télévision numérique utilise le spectre radioélectrique bien plus efficacement que la diffusion analogique traditionnelle. Une chaîne de télévision numérique utilise 6 à 15 fois moins de spectre que la télévision analogique. On peut donc mettre plus de canaux sur moins de fréquences. Ce qui laisse de la place à la fois pour une télévision de qualité supérieure et pour des services nouveaux et novateurs.

De nombreux nouveaux services supplémentaires pourraient aussi apparaître. Parmi les nouveaux domaines prometteurs, citons l'accès sans fil aux communications haut débit. Les solutions sans fil sont souvent le meilleur moyen d'amener le haut débit jusque dans les zones rurales et éloignées. De fait, seuls 72% en moyenne de la population des zones rurales ont actuellement accès au haut débit.

Une autre option attrayante est celle des services multimédias mobiles. Ces services se situent au point de convergence entre la téléphonie portable et la diffusion terrestre. Ils incluent la télévision sur téléphone portable, les services de diffusion par satellite et l'assistance médicale à distance.

Les ondes ne s'arrêtent pas aux frontières nationales. Une ressource unique ne peut être gérée par 27 systèmes nationaux. En conséquence, les investissements dans les nouvelles technologies sans fil sont aujourd'hui principalement réalisés à une échelle européenne ou mondiale. Si l'Europe veut profiter de l'opportunité unique d'optimiser l'utilisation du dividende numérique, elle doit adopter une et une seule approche. L'UE doit donc développer une approche coordonnée commune, même si certains États membres (ainsi que les États-Unis et le Japon) ont déjà des projets sur la manière d'exploiter le dividende numérique.

Cela signifie que les États membres doivent réserver une partie du spectre aux services paneuropéens et partager le spectre sur une base paneuropéenne, en concentrant des groupes de services similaires dans des zones de spectre communes. Cette concentration participerait aussi à une meilleure gestion des interférences entre les principaux réseaux qui fournissent ces services.

Enfin, une approche européenne intégrée stimulerait les investissements, rassurerait les investisseurs et encouragerait les nouveaux services à cibler le marché de masse et à y prospérer.