La cyber-guerre devient un jeu : NoName en Belgique

Le collectif de hackers russe NoName a de nouveau attaqué plusieurs sites belges ces derniers mois. Le groupe, étroitement lié au Kremlin et qui se considère comme un prolongement numérique de la guerre en Ukraine, consigne ses attaques sur un tableau de scores, à la manière d’une compétition.

post-image-3
Après chaque action, NoName 057(16) publie sur son canal Telegram un tableau répertoriant les soi-disant « missions réussies » par pays. La Belgique y dispose d’une colonne à part, aux côtés d’autres pays européens soutenant l’Ukraine. Les portails gouvernementaux, les médias et les entreprises de services publics y sont listés comme s’il s’agissait de résultats sportifs. Pour chaque indisponibilité d’un site, le groupe revendique un point, avec drapeaux et slogans triomphants.

La visibilité prime sur les dégâts

Selon le Centre pour la cybersécurité en Belgique (CCB), il s’agit généralement d’attaques DDoS : les serveurs sont saturés de trafic, rendant les sites temporairement inaccessibles. Les dommages techniques restent généralement limités, mais l’impact symbolique est réel. NoName vise la visibilité plutôt que le vol de données. En annonçant publiquement les attaques et en les célébrant ensuite sur ses tableaux de scores, le groupe transforme le sabotage en un moyen de communication.

Cette stratégie s’inscrit dans une forme plus large de guerre hybride, où les attaques numériques servent autant à perturber qu’à intimider. Chaque incident est délibérément amplifié, dans le but de semer la méfiance et de donner l’impression que les pays occidentaux sont vulnérables.

Jeu entre idéologie et propagande

Les experts en cybersécurité mettent en garde contre la « gamification » des cyberattaques, qui augmente le danger. Ce qui relevait autrefois du sabotage ou de l’espionnage devient maintenant un jeu mêlant idéologie et divertissement. Le ton ludique et les tableaux de scores publics abaissent la barrière pour les jeunes sympathisants, qui se laissent entraîner sur les réseaux sociaux par l’idée d’exploits numériques héroïques.
Back to top button
Close
Close