Home/Cyber Security/Cybercriminalité : 3 mythes qui rendent les entreprises vulnérables Cybercriminalité : 3 mythes qui rendent les entreprises vulnérables Octobre est placé sous le signe de la cybersécurité. À l’occasion du Mois européen de la sensibilisation à la cybersécurité, la Commission européenne souhaite encourager les citoyens et les organisations à adopter une approche plus consciente de la sécurité numérique. Pourtant, de nombreuses idées reçues persistent autour de la cybercriminalité. Certains pensent que seules les grandes entreprises sont des cibles, d’autres font aveuglément confiance aux outils qu'ils ont achetés. Peter Vandeput, Business Unit Lead Cybersecurity chez Inetum Belgique, clarifie trois idées reçues qui persistent. 2025-09-29Comment Utiliser des mots de passe forts, activer l’authentification multifactorielle, apprendre à reconnaître et signaler les arnaques, et maintenir ses logiciels à jour : ces quatre mesures simples sont désormais, espérons-le, bien connues du grand public. Malgré cela, de nombreuses fausses idées subsistent chez les entreprises et les particuliers. Pendant ce temps, le nombre de cyberattaques continue d’augmenter. En effet, Inetum LivesSOC, le Security Operations Center d’Inetum, a enregistré pas moins de 77 093 alertes de cybersécurité et 25 171 incidents au premier semestre 2025. Rien que pour les ransomwares, le centre a comptabilisé 2 406 attaques. Voici les trois principaux mythes en matière de cybercriminalité. « Les hackers ne ciblent que les grandes entreprises » De nombreuses entreprises pensent encore que les cybercriminels les épargneront. « Nous ne sommes qu’une petite entreprise familiale, pourquoi des hackers nous attaqueraient-ils ? » Ce raisonnement est inexact. Les hackers ne s’intéressent pas à ce que vous produisez ou proposez, mais à la rapidité et à la facilité avec lesquelles ils peuvent extorquer de l’argent à votre organisation. La cybercriminalité est en effet un modèle économique lucratif. Cela fait des grandes comme des petites entreprises des cibles potentielles. Selon une étude d’Europol, les PME sont de plus en plus visées par des attaques de ransomware. Elles ne disposent souvent pas des budgets ou des équipes spécialisées que les grandes organisations peuvent mobiliser, ce qui laisse leurs portes numériques plus souvent ouvertes. Se croire « trop petit » ou « pas assez intéressant » revient à sous-estimer le risque et augmente en réalité les chances d’être attaqué. « Quelques outils de sécurité suffisent à me protéger » Beaucoup d’organisations pensent qu’investir dans différents outils de détection, combinés à un Security Operations Center (SOC), suffit à les sécuriser. Mais cette supposition n’est pas tout à fait correcte. Un SOC est un service qui surveille les cybermenaces pesant sur une organisation. Il détecte les menaces à partir des données et des traces numériques collectées, réagit aux incidents et travaille à améliorer la sécurité numérique. On peut le comparer à une centrale d’alarme pour une maison : elle reçoit des signaux des capteurs et émet une alerte en cas d’activité suspecte. Mais si certaines fenêtres ou portes restent ouvertes, le cambrioleur peut toujours entrer. Il en va de même en ligne : installer un logiciel de sécurité basé sur l’IA sans personne pour suivre les alertes et agir revient à créer une fausse impression de sécurité. Une vraie protection nécessite plus que de la technologie. Des règles claires et l’implication des personnes restent le facteur le plus important. Les entreprises devraient également recourir à des services spécialisés qui assurent une surveillance permanente et interviennent immédiatement en cas de menace. « Je ne cours aucun cyber-risque depuis chez moi » De nombreux employés pensent qu’ils travaillent de manière aussi sécurisée depuis leur domicile que dans un espace de coworking ou au bureau. Or, les réseaux domestiques et publics sont souvent moins bien sécurisés. Les appareils privés comme les smartphones et les tablettes utilisent souvent le même réseau que les appareils professionnels. Comme ces appareils sont moins bien protégés, ils constituent une porte d’entrée facile pour les hackers. Les routeurs sont également à risque : beaucoup fonctionnent encore avec les paramètres par défaut ou des logiciels obsolètes, ce qui facilite leur exploitation par des criminels. Le wifi public est aussi souvent peu fiable. Tous ces facteurs augmentent la probabilité que des hackers accèdent à des données sensibles. Il ne s’agit pas seulement du wifi, mais aussi de la façon dont les employés utilisent leur ordinateur portable. Tout le monde peut-il surfer librement sur n'importe quel navigateur et n'importe quel site web ? Cela se fait-il via un VPN ou non ? Beaucoup d’entreprises protègent encore insuffisamment leurs collaborateurs à distance, ce qui rend l’accès aux données critiques trop facile. Les entreprises doivent aussi mieux surveiller la manière dont les employés partagent des données et des documents via des outils cloud (genAI), car ceux-ci exposent souvent des informations sensibles. Sans règles claires, surveillance continue et couches de sécurité supplémentaires, le télétravail reste un maillon faible. La cybersécurité ne prend pas de pauses La cybersécurité va bien au-delà de la technologie. C’est un état d’esprit qui exige une sensibilisation continue de tous les employés et partenaires. Les entreprises ont besoin de règles claires sur la façon dont les employés et les freelances travaillent en toute sécurité, au bureau comme à la maison. La cybersécurité n’est pas un travail suivant l’horaire de bureau. Elle demande une vigilance constante. Newsletter Rejoignez gratuitement la communauté Digimedia et suivez chaque semaine l’actualité Enter your Email address