Facebook recrute l'ancien vice-Premier ministre britannique Nick Clegg

Facebook, impliqué dans des scandales à répétition autour de la protection des données personnelles, des fake news et des tentatives de manipulation électorale, a confirmé vendredi avoir recruté Nick Clegg, ancien vice-Premier ministre britannique, pour prendre la tête de sa direction des affaires mondiales et de la communication.

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L’ancien chef de file du parti libéral démocrate (LibDem), associé au Parti conservateur au sein d’une coalition entre 2010 et 2015, s’installera en janvier en Californie. Il est le premier responsable politique européen ayant occupé un tel rang à rejoindre l’état-major d’une entreprise de la Silicon Valley. 

 

Clegg, qui est âgé de 51 ans, succède à Elliot Schrage et dépendra en ligne directe de Sheryl Sandberg, la directrice générale de Facebook. 

 

“Notre entreprise est engagée dans une étape cruciale. Les défis auxquels nous faisons face sont sérieux et clairs, et aujourd’hui plus que jamais nous avons besoin de nouvelles perspectives pour nous aider à traverser cette période de changement”, a écrit cette dernière dans un message saluant l’arrivée de Clegg.

 

Schrage a annoncé en juin dernier qu’il quitterait ses fonctions après dix années de collaboration. Il restera conseiller, précise Facebook. 

 

La décision de Schrage s’inscrivait dans la tourmente qui s’est abattue sur la société fondée par Mark Zuckerberg à la suite du scandale Cambridge Analytica, une société de marketing politique qui a puisé dans des données personnelles dérobées à Facebook pour conseiller notamment la campagne présidentielle de Donald Trump.

 

Le recrutement de Nick Clegg, qui fut aussi négociateur pour les questions commerciales au sein de la Commission européenne, suggère que la compagnie californienne veut resserrer ses contacts avec Bruxelles en plein débat sur la protection et l’encadrement des données personnelles, écrit le Financial Times, qui a révélé l’information. 

 

Zuckerberg et Sandberg se sont étroitement impliqués dans les discussions avec Clegg, qui ont débuté dans le courant de l’été, précise Facebook. 

 

Nick Clegg, qui a perdu son siège de député en 2017, avait milité pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE lors de la campagne en vue du référendum de juin 2016.

 

Toujours hostile au Brexit, il réclame aujourd’hui une seconde consultation. Quitter le débat public britannique à ce stade crucial est un “déchirement”, a-t-il déclaré après l’officialisation de son embauche par Facebook. Mais il ajoute que les décisions les plus importantes relatives au divorce avec l’UE seront prises au Parlement, où il ne siège plus. 

 

Ces dernières années, l’ancien patron de LibDem s’était publiquement interrogé sur l’émergence des réseaux sociaux. 

 

“Je ne suis pas vraiment ébloui par Facebook”, disait-il dans un article publié en 2016 par le London Evening Standard, jugeant “un peu agaçante” la culture “messianique californienne, mondialisée et sentimentale de Facebook”. Il s’interrogeait aussi sur les pratiques fiscales d’entreprises de ce genre.

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